L'ÉTRANGE AFFAIRE ANGÉLICA
L'étrange cas De Oliveira
Isaac est un photographe hébergé dans une maison familiale d’une petite ville du Portugal. Un jour, une richissime famille lui demande de venir prendre une photo de leur fille, Angelica, récemment décédée. Lors du shooting, une chose étrange se produit et conduit Isaac à devenir obsédé par le visage d’Angelica…
Ceux qui connaissent ce dinosaure du cinéma portugais doivent certainement savoir à quel point assister à un film de Manoel De Oliveira peut devenir une phénoménale expérience sur l'ennui. Ceci est d'autant plus vrai concernant le cas de "L'Etrange affaire Angelica" qui ne dure qu'une heure vingt cinq mais qui en parait six fois plus. Il est toujours stupéfiant de constater la capacité de De Oliveira à distordre le temps !
Sa méthode ? Une réalisation digne des plus soporifiques épisodes de « Derrick », exclusivement en plans fixes car, sait-on jamais, un travelling malvenu pourrait très bien accélérer la perception temporelle des spectateurs. Et, comme le réalisateur doit en être convaincu, une "expérience De Oliveira", plus c'est long, plus c'est bon ! Alors, il n'hésite pas à nous faire endurer d'interminables cadres inutiles, comme ce plan d'un chat admirant un oiseau dans sa cage. Enfin, la dernière astuce mise en place par cette légende portugaise, est d'éviter à tout prix les ellipses. Les protagonistes doivent se rendre dans une demeure ? Pourquoi ne pas filmer le parking cinq minutes avant que la voiture ne se gare ? De Oliveira fait absolument tout pour rendre la forme encore plus pénible que le fond.
Justement, concernant le fond, "L'Etrange affaire Angelica" n'est ni plus ni moins qu'une basique histoire d'amour entre un vivant et une revenante, sur fond de métaphysique quantique. On suivra toute l'obsession d'Isaac concernant la jeune défunte et ceux qui résisteront à l'appel du sommeil pourront se délecter d'effets spéciaux dignes des productions de séries B des années 50. La séquence du rêve est à elle seule consternante de naïveté, sur-jeu et trucages risibles. Affligeant de bout en bout...
Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur