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ERNEST ET CÉLESTINE : LE VOYAGE EN CHARABIE

Une jolie fable contre le totalitarisme

L’ours Ernest, après 3 mois d’hibernation, se réveille après avoir fait un cauchemar lors duquel il était déclaré coupable et était séparé de son amie Célestine la souris par une tempête. Comme il n’y a plus de nourriture dans leur logis, Célestine l’enjoint d’aller jouer de la musique dans la rue afin de gagner de l’argent pour s’en acheter. Elle lui sort alors l’étui de son instrument, mais maladroite, trébuche et casse son précieux violon, un StradivariOurs. Elle en ramasse alors les morceaux et décide de partir en secret vers la Charabie, le pays d’origine d’Ernest, à la recherche du luthier Octavius. Rattrapée par Ernest, ils trouvent une ville où la musique est désormais interdite, seule la note Do étant autorisée…

Ernest et Célestine : le voyage en Charabie film animation animated feature movie

Comment expliquer aux enfants le totalitarisme et la privation de libertés qui en découle. "Ernest et Célistine le voyage en Charabie", avec son graphisme reconnaissable (des aquarelles qui s’estompent sur les bords du cadre, et des décors plus effacés que les personnages centraux) s’essaye avec succès à cet exercice périlleux. Sans revenir sur l’amitié installée entre l’ours troubadour et la souris (installé dans le "Ernest et Célestine" de 2012), le film approfondit l’une des devises de l’ours, en s’aventurant dans ses contrées où son père est Juge : « c’est comme ça et pas autrement ». Un développement qui n’arrive qu’après une introduction aventureuse suivant les deux comparses en montagne, qui mettra les plus petits en jambes, avec ses accidents et ses glissades.

S’en suit la découverte des lieux, agrémentée de choses étranges, un concerto en public de piano à une seule note, des flics qui font taire les oiseaux en les arrosant et un mystérieux rebelle se moquant des autorités nommé Mifasol. De résistance musicale il sera donc question, dans une aventure qui implique la famille d’Ernest (père juge, mère médecin et petite soeur), à la fois pleine d’impertinente et de drôlerie, visant à ridiculiser les excès de règles, à montrer l’hypocrisie de certains dirigeants, à questionner les schémas que les parents transposent sur leurs enfants et à rétablir une certaine liberté. Enrobez le tout avec une bonne dose de poursuites et de descentes trépidantes, rajoutez à cela une petite dose de déguisements improbables et vous aurez un film d’animation intelligent qui s’adresse aux petits avec un brin de malice et un optimisme réjouissant.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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