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ELLE ET LUI ET LE RESTE DU MONDE

Une comédie romantique séduisante, mais au petit ventre mou

Marco, vingt et quelques années, remplace son coloc à l’accueil téléphonique d’un service de dépannage d’ascenseurs, un soir de Saint-Valentin. Il reçoit un coup de fil d’une jeune femme, Bulle, coincée dans un ascenseur, avec laquelle il sympathise. Lui ayant initialement trouvé un dépanneur, qui était en train de manger, mais ce dernier finissant par se désister, Marco décide, malgré l’interdiction formelle de laisser le standard sans interlocuteur ou d’intervenir à la place d’un technicien, de se rendre sur place…

L’introduction de "Elle et lui et le reste du monde", à la manière d'un huis clos, est plutôt bien écrite et réussit la prouesse de maintenir une certaine tension pendant près de 20 minutes, en étant entièrement centrée sur les échanges au téléphone entre l'apprenti dépanneur et la jeune femme coincée dans un ascenseur. Un parti pris payant, qui met en avant la qualité de jeu de Victor Belmondo ("Arrête avec tes mensonges", "Albatros"), puisqu'à aucun moment on ne voit Bulle, celle-ci n'étant incarnée que par la voix mystérieuse et douce de Galatea Bellugi ("Chien de la casse", "Gloria !"), permettant de découvrir une certaine force caractère chez celle-ci, entre séparation en cours et patience face à sa situation.

Une fois parti dans les rues de Paris, l’épopée de Marco (qui court beaucoup) et ses chassés croisés avec Bulle sont plutôt séduisants, grâce à un jeu de hasards qui embarque les deux personnage dans une série de galères formant d'irrémédiables obstacles propres à les éloigner ou à retarder la recontre espérée, d'un côté tout au moins. Malgré un petit ventre mou, où l'humour tout à coup pointe aux abonnés absents, on a cependant envie de croire à cette romantique histoire, au final plus dramatique que comique. Ceci parce que la persistante douceur de ses deux interprètes principaux, face à un monde où les profiteurs (la patronne du fish-spa), les lâches (un duo de délinquants...) et d'autres (la police) se succèdent, fait finalement chaud au coeur. Un premier film certes perfectibles, mais qui augure de bonnes choses.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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