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THE EDUKATORS

Un film de Hans Weingartner

Le capitalisme a vaincu le capitalisme, il ne lui reste plus qu’à se dévorer lui-même

Jan, Peter et Jule sont trois jeunes en pleine rébellion et unis par leur volonté de changer l'état du monde. La nuit, Jan et Peter forment " The Edukator s " , un groupe de mystérieux activistes qui s'infiltrent dans de riches villas pour avertir leurs propriétaires que "les années de vaches grasses sont révolues". Tout se complique lorsque Jule, la petite amie de Peter, tombe amoureusede Jan et les entraîne accidentellement dans un kidnapping...

« Les années de vaches grasses sont révolues », voici une phrase qui ferait s’inquiéter beaucoup de nos contemporains, et pas seulement en Allemagne. Nos « éducateurs » en ont donc fait leur devise, le leitmotiv qui nous poursuivra tout au long de ce film (et aussi le titre allemand du film).

Tour à tour grave ou amusant, anarchiste ou conservateur, ambitieux ou mièvre, « The Edukators » ne laisse pas indifférent. Nécessairement il incitera le spectateur à se forger une opinion, à s’exprimer. Passant aisément du pamphlet politique tendance anarchiste à la jolie histoire d’amour et d’amitié, le film de Hans Weintgartner berce idéalement le spectateur au milieu de sentiments mitigés. Surtout, il invite les jeunes à se former une opinion politique, il réinvente à sa manière l’engagement citoyen, le film politique.

Bien entendu il est difficilement possible de partager les opinions radicales de ces jeunes idéalistes, ni leurs méthodes, mais ils nous invitent cependant à réfléchir, tout comme le fait le couplet moraliste de leur victime… Au-delà de cette approche politique, « The Edukators » nous conte également une belle histoire d’amour, de haine et d’amitié… qui culminera sur un Hallelujah de Jeff Buckley ô combien approprié et magnifique.

Soulignons la présence de la nouvelle coqueluche du cinéma allemand, Daniel Brühl, le héros de Goodbye Lenin, dans un casting plutôt réussi et talentueux. Un film sympathique donc, à voir avec grand plaisir, à l’image de celui des acteurs qui débarquaient à Cannes dans leur vieux van miteux…

Rémy MargageEnvoyer un message au rédacteur

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