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L'ÉCHAPPÉE BELLE

Un film de Émilie Cherpitel

Une rencontre improbable pour un film doux et solaire

Un jour, à une terrasse de café, un enfant s’assoit à la table d’Éva et lui demande un chocolat chaud. Entre eux, le courant passe immédiatement. Alors la jeune femme va se retrouver à garder plusieurs jours ce gamin échappé d’un foyer, le temps que celui-ci retrouve sa mère biologique…

Il paraîtrait qu'une phrase de Paul Éluard aurait inspiré ce métrage à Émilie Cherpitel. « Il n'y a pas des hasards, que des rendez-vous », disait les mots du poète. Et c’est vrai que cette maxime s’applique parfaitement au premier film de la cinéaste. Mais si "L’Échappée belle" est bien la première réalisation de la jeune femme, elle compte à son actif une expérience impressionnante derrière la caméra puisqu’elle a été, entre autres, l’assistante de Guillaume Gallienne, Ridley Scott, Brian De Palma ou encore Sofia Coppola. Pas mal !

Ici, elle a décidé de raconter la rencontre improbable entre un gamin de 11 ans, né sous X et à la recherche de sa mère biologique, et une femme de 35 ans, privilégiée, qui ne fait que ce qu’elle a envie dans la vie même si, selon elle, « ça ne marche pas très bien ». Chronique énergique soulignée par une mise en scène caméra à l’épaule, le film est un conte lumineux et un brin naïf sur l’amitié voire l’amour entre un bambin terriblement mignon et une jeune femme paumée qui noie la monotonie de sa vie de gosse de riche dans l’alcool et les excès d’humeur. Débordant d’inventivité et de générosité, le scénario use de légèreté pour développer un récit original où se mêlent poésie et fantaisie.

Mais ce conte des temps modernes n’aurait pas eu autant de saveur et de délicatesse sans la copie parfaite rendue par les comédiens. En particulier, Clotilde Hesme, coupe garçonne et reflets roux, impressionne par la sincérité et l’authenticité de son jeu, tandis que Florian Lemaire, le petit garçon, fait une entrée remarquée dans le milieu du 7e art. Certes, le film pâtit de quelques imperfections, en particulier dans le refus d’exploiter certains des paradoxes de sa protagoniste principale. Mais "L’Échappée belle" est si touchant que ces petits défauts ne pèsent pas lourd dans la balance au moment de la résolution finale. Une petite pépite pop comme on les aime. Une fable rafraîchissante et ensoleillée. Un excellent premier film !

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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