Festival Que du feu 2024 encart

EARLY WINTER

Un film de Michael Rowe

Différence de points de vue

Alors que David travaille comme gardien dans une maison de retraite, Maya se morfond à la maison, jouant à des jeux vidéos ou regardant la télé. Lui, est canadien francophone et entretient une amitié fidèle avec l'une de ses collègues. Elle, vient d'Europe de l'est et ne parle qu'anglais...

"Early winter" examine de l'intérieur, la désagrégation d'un couple aux origines différentes. Se concentrant principalement sur le point de vue de l'homme, d'une patience phénoménale avec cette femme qu'il aime profondément, le scénario montre un tel contraste entre le caractère posé du mari et l'irascibilité de la femme, qu'il est bien difficile de ressentir une quelconque empathie envers cette dernière.

Et si le mode de récit tente d'induire le doute quant aux motivations du personnage féminin (les textos reçus en pleine nuit et finalement inoffensifs, les accès de colères souvent à propos...), on se pose néanmoins des questions d'emblée sur sa volonté d'insertion (après plus de 7 ans sur place elle ne parle toujours pas le français... mais se plaint de n'avoir ni amis ni travail).

"Early winter", s'il offre un rôle généreux et tout en subtilité à Paul Doucet, ne donne au final à Suzanne Clément ("Mommy") qu'un rôle assez ingrat. Ceci d'autant plus que quelques maladresses scénaristiques viennent rendre le spectateur encore plus perplexe (la conclusion de la visite de l'ex laisse notamment pantois...). Restent quelques belles scènes de complicité et d'attention entre un mari au lourd passé et les malades qu'il accompagne. Mais cela ne rend pas son équilibre à un film qui en manque cruellement.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

Laisser un commentaire