DUMBO
Aseptisé
Alors qu’il revient de la guerre, Holt Farrier réintègre le cirque où il travaillait. Sa femme y est morte récemment et ses deux enfants, qui attendaient impatiemment son retour, découvrent qu’il a désormais un bras en moins. Le propriétaire ayant vendu ses chevaux, il se retrouve à dresser les éléphants. Ensemble, ils assistent à la naissance d’un bébé, aux oreilles tellement grandes qu’il marche régulièrement dessus, lui valant ainsi le surnom de Dumbo…
C'est donc Tim Burton qui s'est collé à la version en prises de vue réelles du classique de Disney, "Dumbo", histoire d'une créature différente, exploitée pour son mystérieux don : celui de voler. Adaptation basée sur le livre pour enfants, signé Helen Aberson (1939), l'histoire trouve ici une certaine ironie dans le monde artificiel dépeint, le parc d'attraction auquel le propriétaire du cirque (Danny De Vito, sans surprise) vend son âme (dénommé Dreamland), évoquant forcément tout de même les parcs existants de la maison qui aux origines de la production du film.
L'intrigue, qui paraît ici dépouillée au maximum, parle certes de différence, d'exploitation mercantile, de liberté et de fin de l'innocence enfantine, mais elle s'inscrit dans des lieux qui paraissent des plus artificiels. Hormis quelques plans, la mise en scène de Tim Burton reste bien sage, ne tirant finalement pas le meilleur de décors pourtant magnifiques, baignés dans une lumière surannée. Aucun personnage ne trouve de réelle épaisseur au fil du métrage et l'on désespère de voir la poésie s'inviter au premier plan, comme c'était le cas dans l'original, le summum étant atteint dans le final "à la mode", prônant le cirque sans animaux. On devra donc attendre son prochain film, pour revoir Tim Burton en pleine forme.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur