Festival Que du feu 2024 encart

DU JOUR AU LENDEMAIN

Un film de Philippe Le Guay

POUR : Niveau +1 : Dur dur d’être heureux.

Lundi : tout va mal pour François Berthier. Mardi : tout va bien pour François Berthier. Donc : y’a un truc qui cloche…

Du jour au lendemain nous donne l’occasion de retrouver un acteur que l’on adore, dans un rôle qui, une nouvelle fois lui va comme un gant. Benoît Poelvoorde donne ici vie à ce film, dans un rôle tragi-comique qui lui sied à ravir. On notera d’ailleurs que c’est réellement lui qui porte ce film, qui doit donc beaucoup à son interprète principal.

Philippe Le Guay livre une comédie plutôt bien sentie, sur la difficulté d’un homme à passer trop rapidement d’un extrême à l’autre. Le personnage et ses doutes sont bien cernés, tout comme ceux de sa femme, interprétée par Anne Consigny (Je ne suis pas là pour être aimé), une fois encore brillante, mais sous exploitée.

Malgré ces très bonnes idées, Le Guay ne parvient pas à tirer entièrement parti de ses comédiens et de son histoire. La faute sûrement à des excès de fantaisie dans le scénario, notamment dans la présentation des personnages secondaires (le vigile Napoléonien, le directeur de la banque…). Des délires manifestes donc, comme cette scène toute droit tirée d’une comédie musicale où Poelvoorde excelle dans le grand n’importe quoi, mais qui peinent à trouver leur place dans un récit cohérent, ce qui nuit à la qualité de l’ouvrage.

On repensera finalement à ce dialogue du film et à sa conclusion « Penses à Lendl ! ». Une scène où son ami tente de faire comprendre à notre héros qu’on ne peut être fifty-fifty dans la vie, que l’on est toujours soit un winner soit un looser. Ici, Le Guay réussi indéniablement l’essai, mais manque tout autant la transformation. Dommage…

Rémy MargageEnvoyer un message au rédacteur

Le scénariste de cette grotesque comédie française s'est sans doute levé un matin en se disant : tiens, c'est une bonne idée. Et il en a fait un film. Benoît Poelvoorde y campe (sans grande conviction) un quinquagénaire désabusé par la vie qui passe ses journées à se prendre les pieds dans le tapis, jusqu'à ce que, tout à coup, sans raison, tout s'arrange.

La mise en scène est incroyablement banale, la musique particulièrement inadaptée, et les acteurs (sauf - peut-être - Poelvoorde) ont sûrement été recrutés au petit bonheur la chance. Les scènes s'enchaînent sans logique véritable et rien ne tend à sauver cette grossière erreur cinématographique, et surtout pas les décors, qui semblent avoir été faits en carton-pâte.

Le réel défaut de ce film reste le manque de réflexion, car là où le travail aurait pu être intéressant (le comportement du personnage face à ce changement radical), le réalisateur n'a pas su trouver le rythme (ingrédient-clé de la comédie), préférant l'ellipse quand la prise de position était nécessaire, et s'embourbant dans certaines scènes fatales. Restent les gags, ni drôles, ni divertissants, et certains d'entre eux sont parfois même limites. Ainsi, un docteur pensant Berthier homosexuel, se retrouve dans l'ascenseur avec lui habillé tout de cuir et affichant un air méchant. Ce n'est déjà pas drôle, mais imaginez que le fameux docteur eût été noir : ça aurait été carrément raciste.

Lucie AnthouardEnvoyer un message au rédacteur

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