DON'T BE AFRAID OF THE DARK
CONTRE : Niveau 0 - Nos amies les fées
Écrit par Guillermo Del Toro, Don’t be Afraid laisse perplexe tant son auteur singe son propre cinéma, proposant une histoire trop proche de « L’Orphelinat » (la disparition d’un enfant, une maison inquiétante), dont il fut en son temps le producteur. Plus généralement, ce long métrage mélange (pompe ?) allègrement tout ce que le cinéma fantastique hispanophone nous a apporté ces dix dernières années : « Darkness », « L’Échine du diable », « Le Labyrinthe de Pan », ces deux derniers étant déjà réalisés par Del Toro.
Le cinéaste se répète donc et, faute de goût suprême, confie la réalisation du film à un illustre inconnu, Troy Nixey. Premier film, premier raté pour ce dernier, qui régurgite des figures de style épuisées du cinoche d’épouvante (la créature sous le lit, la créature sous les draps, sous tout et n’importe quoi). Le scripte très lourd de Del Toro n’aide en rien : la scène d’ouverture évente d’emblée tous les enjeux du film : en 5 minutes chrono on apprend que la maison est la proie de créatures étranges et malveillantes, qu’elles s’en prennent aux enfants et qu’elles aiment se nourrir de leurs dents. Bref, que ce sont des fées. Et tant pis pour le suspense.
La seule idée forte du métrage, cette réappropriation du mythe des fées, est ainsi balayée d’un revers de la main puisque réduite à une problématique simpliste : les fées veulent la peau des enfants. Ça tombe bien, voilà une gosse, accompagnée d’un Guy Pearce qui n’a pas grand chose à défendre dans le rôle vu et revu du père incrédule, et d’une Katie Holmes plutôt convaincante. Étonnante même, puisqu’elle seule apporte un peu de profondeur émotionnelle à un film devant lequel on s’ennuie franchement.
Thomas BourgeoisEnvoyer un message au rédacteur