DONOR
Triste et un rien misérabiliste
Le trafic d’organe est un fléau qui frappe lourdement les Philippines. En plaçant cette donnée au cœur de son intrigue, Mark Reilly montre le désarroi d’une population qui survit plus qu’elle ne vit, et d’une jeunesse obnubilée par l’exil. « Donor », littéralement « donneur », est donc le témoignage d’une société laissant peu de place à l’espoir.
La bonne idée du film est d’avoir fait porter cette sordide histoire par une jeune actrice charmante et pétillante, au verbe franc, qui apporte un peu de fraicheur à l’ensemble. Pourtant, et c’est étonnant, il ne parvient pas à éviter le misérabilisme que le sujet appelle. En effet, la jeune héroïne perd progressivement de sa superbe et finit pas traîner ses savates, portant sur ses frêles épaules le lourd malaise de son pays.
Le dernier quart d’heure sent le malheur à plein nez. La réalité est ce qu’elle est, mais le film manque de retenue et cède à la facilité. Résultat : on en ressort peiné, mais pas ému.
Sylvia GrandgirardEnvoyer un message au rédacteur