DOMINGO ET LA BRUME
L'envoûtant portrait d’un résistant
Dans un village des forêts du Costa Rica, Domingo, un vieil homme, veuf, refuse de vendre sa maison aux promoteurs d’une autoroute déjà en construction, et d’aller s’installer chez sa fille qui a une maison à proximité. Car sur cette terre qui lui est chère, il se passe des choses étranges…
"Domingo et la brume", qui situe son action dans les montagnes boisées du Costa Rica, est le portrait sans concession d'un homme refusant d'abandonner sa maison et sa terre. Picturalement soigné, le film est grandement hypnotique, dans les scènes qui impliquent une brume rendue mystérieuse, par son lent déploiement. S’engouffrant dans un chemin en creux ou pénétrant dans la maison, accompagnée parfois d’un grondement sourd, celle-ci est synonyme pour le personnage, d’un dialogue encore possible avec sa défunte femme.
Au delà de cet aspect mystique parfaitement maîtrisé, c’est la lutte de toute une communauté, l’attachement à la terre et le rapport aux ancestres qui sont ici au centre d’enjeux devenus économiques, où la modernité rime avec la corruption et la violence. Étrange thriller, dont le travail sur le son et les ambiances semi-nocturnes impressionnent, "Domingo et la brume" s’avère réellement envoûtant, et on s’étonne du coup que le film n’ai pas trouvé sa voie jusqu’au palmarès de la section Un certain regard, à Cannes, où il était présenté, en mai dernier.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur