Festival Que du feu 2024 encart

DOM HEMINGWAY

Un film de Richard Shepard

Un délire total porté par un Jude Law en roue libre

Après douze ans derrière les barreaux, Don Hemingway compte bien rattraper le temps perdu en commettant tous les excès. Mais en plus de ce cocktail drogue-sexe-alcool, le bandit espère également récupérer une belle somme d’argent pour avoir gardé le silence durant ces longues années. Mais son retour ne va pas se passer comme prévu…

Après avoir joué les parfaits gentlemen durant des années, Jude Law a enfin décidé de rompre complètement avec cette image de beau-gosse. Le comédien britannique a ainsi décidé de laisser son statut de sex symbol au placard pour se transformer en un bad boy enlaidi, empâté, et terriblement grossier. Il est Don Hemingway, un malfrat spécialiste des coffres forts qui passe le plus clair de son temps à insulter les autres entre deux verres et deux rails de coke. Et après douze ans passés en prison, autant vous dire que le garçon a une folle envie de rattraper le temps perdu. Malheureusement pour lui, les choses ont changé depuis son époque. Aujourd’hui, sa gloire d’antan n’est plus que souvenir, et il n’est plus qu’un looser à la langue bien trop pendue.

Débutant sur une longue tirade nous vantant la beauté du pénis de Don Hemingway, qui mériterait d’être exposé au Louvre selon l’intéressé, le film est à l’image de cette scène d’ouverture, totalement décomplexé et complètement loufoque. Sur un rythme effréné, le métrage multiplie les séquences survitaminées et les répliques à l’humour décapant. Entre Danny Boyle et Guy Ritchie, Richard Shepard crée une œuvre déjantée et caustique où chaque personnage ne s’exprime que dans la démesure ; et au royaume de ces êtres saugrenus, Jude Law est Roi. L’acteur, habité comme jamais, livre une performance époustouflante, parvenant à trouver le ton juste pour ne pas rendre son interprétation ridicule.

Mais en plus du one man show offert par le comédien, le film bénéficie également d’une incroyable inventivité scénaristique, celui-ci se renouvelant sans cesse au fur et à mesure que l’intrigue avance. Et à chaque fois qu’on pense pouvoir anticiper la suite des évènements, "Don Hemingway" nous surprend par son originalité et son énergie débordante. Néanmoins, quelques défauts altèrent notre enthousiasme, en particulier lorsque le métrage cherche à traiter des relations familiales. Plus maladroit dans l’intime que dans le délire, cet exercice de style complètement barré demeure un excellent divertissement, les insultes proliférées se transformant en une poésie des plus exquises. On en redemanderait presque !

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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