Festival Que du feu 2024 encart

DISCREET

Un film de Travis Mathews

Un film expérimental plutôt confus

Un jeune homme apprend que son père vit dans les parages. Alors qu'il passe son temps à écouter ou regarder des enregistrements de relaxation, il décide de lui rendre visite. Mais il découvre un homme qui est atteint de Parkinson...

Réalisateur du surestimé "I want your love" (2013), film romantique flirtant avec la pornographie, et collaborateur de James Franco sur "Interior Leather Bar", reconstitution d’une scène de drague en bar « cuir » issue du film "Cruising", le réalisateur américain Travis Mathews n’a pas réellement convaincu les spectateurs de la Berlinale avec son déroutant troisième long métrage. Sur le fond "Discreet" parait bien confus, entre traumatisme qu'on devine dès le départ, tentatives désordonnées du personnage pour se contrôler ou évacuer son stress, et allusions plus que lourdes à une pédophilie latente qui reste exprimée par paraboles jusqu'à une scène de repas bien peu inspirée.

Alignant musique dissonante, effets sonores appuyés, bruits intrigants, images obsédantes (la tapisserie jaune aux motifs floraux…), le film tente de nous faire rentrer dans l'esprit chaotique de son personnage principal, dont on ne sait trop s'il recherche une vérité ou souhaite simplement se venger. Sans jamais réussir à émouvoir, Travis Mathews se complaît dans des essais formels, de travellings avant inquiétants à des passages suggestifs aux dialogues occultés (le fils et sa mère dans la voiture…), finissant par complètement perdre le spectateur au lieu de l’amener là où il souhaite. Entre passages racoleurs (les trios pour lequel le personnage joue les entremetteurs, les expériences sexuelles diverses…) et la crudité peu utile de certaines scènes (un cul qu’on essuie, après une scène déjà charnellement peu ragoûtante...), la violence interne du personnage principal a finalement bien du mal à s’exprimer.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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