DEUX MOI
Une comédie romantique doublée d’un bel hommage à Paris
Mélanie travaille dans un laboratoire et dort trop. Rémy travaille dans un entrepôt de stockage et a des problèmes de sommeil. Tous deux sont voisins à Paris, ont la trentaine, et peinent à rencontrer quelqu’un…
Le nouveau film de Cédric Klapisch ("L’auberge espagnole", "Chacun cherche son chat", "Le péril jeune") nous revient avec une délicieuse comédie romantique. Mettant en scène deux trentenaires aux vies très différentes mais aux problématiques amoureuses similaires (tous deux ont du mal à rencontrer quelqu’un et consultent chacun un psy différent), le film allie humour et comique de répétition, à une réflexion plutôt bien sentie sur les rapports amoureux de notre époque. Pendant qu’elle utilise les applis de rencontre, lui préfère Facebook, mais le résultat est toujours le même : des discussions ou des moments plus intimes, qui ne mènent à rien.
Au delà de quelques belles idées pouvant connecter ses personnages (leurs psys, le chat qui disparaît, les lieux où ils se croisent sans se voir…), Klapisch s’intéresse aux relations maintenues à distances et au passé qu’il faut à la fois accepter, sans forcément l’oublier. Mais il rend surtout un vibrant hommage à la ville de Paris, ouvrant le film sur ses dédales (tapis roulants, tunnels...), et développant quelques personnages typiques, comme l’épicier de quartier, légèrement escroc sur les bords, mais facteur de lien, malgré l’anonymat global.
Livrant quelques vérités, sous des dialogues parfois croustillants (« pour que deux moi fassent un nous, il faut que deux moi soient soi »), son habile scénario rappelle avec justesse qu’il « faut faire confiance à la vie ». De quoi renouveler un beau succès en salle, qui sera aussi dû à ses deux interprètes, qu’il avait déjà dirigés dans son précédent film ("Ce qui nous lie"), Ana Girardot, vue notamment dans "Soleil battant" et François Civil, dont c’est décidément l’année après "Le chant du loup", "Celle que vous croyez" et le magnifique "Mon inconnue".
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur