DETENTION SECRETE
Une dénonciation timide
« Détention secrète » fait partie de la flopée de récents films politiques US dénonçant à la fois le terrorisme et l'interventionnisme américain au proche orient (« Dans la vallée d'Elah », « Grace is gone », « Redacted »...). Malgré son image léchée et un certain sens du montage, le film ne réussit qu'à dénoncer légèrement sans jamais véritablement égratigner, préférant botter en touche en renvoyant le citoyen face à ses propres choix. D'où un dénouement frôlant le ridicule, où la tension artificielle due au montage alterné de deux fuites parallèles, l'une face au danger du fanatisme, l'autre face à un système perverti, finissent en une jolie boucle qui sauve un temps la mise.
Si Meryl Streep est toujours aussi glaciale en décisionnaire sans remords, Jake Gyllenhaal ne convainc pas en bleu de la torture, peut être à cause d'un manque pattant d'ambiguïté. Mais pire que tout, Reese Witherspoon, enceinte jusqu'aux yeux, ne parvient pas à émouvoir une seconde, malgré ses airs de chien battu. Restent les acteurs qui jouent arabe, finalement plus touchants que les têtes d'affiche, d'autant que leurs destins sont finalement bien plus complexe que ceux de nos bonnes âmes américaines.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur