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DETECTIVE CONAN : THE SCARLET BULLET

Un film de Chika Nagaoka

Moins d’enquête, plus d’action

Alors que le Japon s’apprête à fêter le début des Jeux Sportifs Mondiaux à Tokyo, différents sponsors de l’évènement disparaissent mystérieusement. Cette série d’enlèvements n’est pas sans rappeler une vieille affaire qui avait eu lieu lors des Jeux Sportifs Mondiaux de Boston quinze ans plus tôt…

Detective Conan : the Scarlet Bullet film animation animated movie

Que ce soit à travers le manga paru pour la première fois en 1994 ou via la série animée diffusé au début des années 2000 (initialement sur France 3 puis sur Canal J), les aventures de ce détective emprisonné dans un corps d’enfant représentent l’une des œuvres du monde du manga les plus connues aussi bien au Japon qu’à travers le monde, et il n’est donc pas étonnant de le voir arriver au format long sur la grande toile. Cependant, s’il est le premier long métrage à être diffusé au cinéma, "The Scarlet Bullet" est loin d’être le premier long métrage issu de la franchise Detective Conan, car pas moins de 23 autres films ont été produits avant lui. Celui-ci n’est donc pas tellement une adaptation, mais plus une histoire dans un format plus long, faisant suite à une série à succès ayant dépassé les mille épisodes.

C’est donc en toute logique qu’on a affaire à un film dont les personnages et leurs relations sont installés et établis depuis longtemps, ce qui aura probablement le don de perdre un certain nombre de spectateurs, potentiellement sur certains points n’ayant pas forcément de lien direct avec l’intrigue même de ce film, mais surtout par rapport à quelques agissements de certains personnages faisant écho directement à la série ou mettant en place les futurs épisodes. Cela dit, tout n’est pas entièrement perdu pour les néophytes, puisque pour ne pas les perdre complètement, un petit résumé en début de film vient réexpliquer le rôle global des différents personnages lors d’un générique reprenant l’un des codes de la série justement (du moins dans les versions françaises).

Concernant l’histoire du film, l’intrigue se concentre sur une série de disparitions sur fond de Jeux Mondiaux du Sport (faisant évidemment références aux jeux olympiques de Tokyo). Si habituellement l’enquête est connue pour être le point fort de Detective Conan, ici il faut bien avouer que cet aspect laisse pas mal à désirer. En effet, l’histoire ressemble plus à un James Bond qu’à un Columbo, les protagonistes cherchant plus à éviter la survenue des évènements qu’à en rechercher la cause. Ceci d’autant plus que, dans une volonté de surprendre le spectateur à la fin, toute la partie recherche est systématiquement passée sous silence par des ellipses. De plus, l’enquête portant sur trois affaires différentes mais très similaires, on a vite fait de se perdre et de confondre les différents éléments. S’ajoute à cela un défaut de structure narrative, le film passant beaucoup trop de temps a bien (trop) exposer des fusils de Tchekov au premier tiers (qui seront d’ailleurs réexpliqués de nouveau plus tard), qu’il se voit dans l’obligation d’accélérer au moment du second acte. On notera également l’intégration, parfois forcée, à l’histoire de certains personnages de la série, pour lesquels on se demande ce qu’ils apportent vraiment à l’intrigue et quelles sont leurs motivations.

Avec tout cela, le film laisse en héritage finalement une intrigue bien alambiquée pour une histoire en somme toute simple, même si les auteurs arrivent à relier tous les éléments de manière assez convenable. Mais le film se rattrape largement avec son action absolument dantesque et jouissive, que ce soit dans toute la séquence du « quench » ou bien dans tout le troisième acte, avec la double course-poursuite et même des rebondissements au sein des séquences d’actions, prolongeant ainsi le climax pour notre plus grand plaisir, le tout avec une animation toujours bien fluide et un découpage toujours bien lisible. C’est simple, on aurait presque l’impression d’être devant un "Fast and Furious" (le train lancé à toute allure et l’approximation de la physique aidant pas mal au parallèle).

Enfin, concernant l’animation, on retrouve une production assez typique d’aujourd’hui, à savoir une animation initialement en images de synthèse puis un rendu secondaire en 2D, ce qui est exactement le type d’animation des dernières saisons de la série par ailleurs. Le rendu pourra donc décevoir les plus nostalgiques, mais reste très bon. Pour conclure, si l’enquête n’est cette fois pas vraiment l’intérêt de ce "Detective Conan : The Scarlet Bullet", le film nous propose en revanche des séquences d’actions jouissives et terriblement efficaces, avec en prime quelques thématiques intelligentes qui ne prennent pas les plus jeunes pour des idiots., et ça, ça fait plaisir.

Ray LamajEnvoyer un message au rédacteur

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