LE DERNIER VICE-ROI DES INDES
Un long trajet vers l'indépendance
La réalisatrice de "Joue-la comme Beckham" nous revient avec un film mêlant romance et reconstitution historique. Mariant plutôt bien drame sentimental (l'amour impossible entre un hindou et une musulmane) et avancées des négociations entre le Vice Roi britannique et les représentants des communautés Hindouistes et Musulmanes, c’est l’histoire de la partition douloureuse de certaines provinces qui est ici disséquée avec prudence.
Ne cachant rien des implications en terme de violences, de division des familles et de déplacements de populations, le film approche ainsi la question de la partition de l'Inde en deux pays : l'Inde et le Pakistan. Il adopte pour cela néanmoins un ton orienté vers la comédie, préférant éloigner par là les personnages principaux d’une responsabilité évidente, en faisant de la femme une tacticienne aux préoccupations sociales et du descendant de la Reine un homme maladroit subissant les ordres de Londres.
Se moquant certes gentiment des rites de la royauté et de l’opulence des dirigeants, le scénario aborde en arrière plan des tactiques politiciennes, qui ont forcément une résonance très contemporaine (la recherche de ressources sous des prétextes de stabilité…). Mais c’est avant tout grâce au charme de ses interprètes et à leur justesse (Gillian Anderson surprend par son mélange de discrétion et de douce autorité, Om Puri, joue ici dans l’un de ses derniers rôles...) que le film fonctionne aussi bien. Une page d’Histoire passionnante et souvent méconnue des Français, racontée sous l’angle du cynisme et de la comédie.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur