LE DERNIER GANG
Petits braquages entre amis
Inspiré par l’histoire vraie d’André Bellaïche, membre du gang des postiches, Ariel Zeïtoun nous entraîne dans les rues de Belleville pour retracer cette histoire de « gangsters à la française » qui a fasciné la presse des années 80. Avec simplicité et authenticité, il dépeint le quotidien de ces personnages, au destin certes exceptionnel, mais définitivement modestes et attachants de part le respect qui règne entre les amis du groupe.
Durant ces 2 heures de film, sans longueur, Zeïtoun sait tenir son public, mais à quelle fin ? Les personnages sont de petits cons qui ont préféré braquer des banques plutôt que de travailler. Certes, on peut leur accorder le crédit d’avoir été le premier groupe d’une longue lignée de gangsters qui se sont attaqués aux banques à visages cachés, mais surtout déguisés (ce qui n’est pas sans rappeler "Point Break", où des surfers sont déguisés en président des Etats-Unis), et surtout ils étaient français. Là s’arrête l’exploit.
Dans cette atmosphère très masculine et bourrée de testostérone, il faut tout de même souligner la performance de Clémence Poésy, absolument magnifique dans le rôle de Julie. Elle incarne une jeune femme qui dévoue un amour absolu à son compagnon, sans non plus que cette histoire dans l’histoire vire à la mièvrerie ou au flot de sentiments exacerbés. De part son éducation, elle sait rester juste, digne et intelligente face aux épreuves que lui inflige la vie de Simon (Vincent Elbaz), et cela sans jamais le juger pour ses actes.
Un film intéressant pour son histoire, bien monté, mais dont la profondeur des personnages ne nous touche pas.
Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteur