Festival Que du feu 2024 encart

DEPARTURE

Un film de Andrew Steggall

Touchant et remarquablement bien interprété

Elliot et sa mère retournent dans leur maison de campagne française pour faire les cartons. Alors que sa mère gère difficilement ses relations avec son mari et la future vente de la maison, Elliot fait connaissance de Clément, un adolescent français en visite dans sa famille pour quelques semaines, dont la mère est hospitalisée. Entre les deux garçons naît peu à peu une amitié...

Departure est un film tout en subtilité, proposant une radiographie des souffrances de chacun de ses personnages. Les observant de près, chacun dans leur forme de de non-dit, la caméra d'Andrew Steggall relate un choix de moments qui permettent de saisir à la fois les hésitations et la peur des réactions de l'autre. Récit de la découverte de la fragilité des sentiments, de leur possibilité d'être irrémédiablement brisés, mais aussi parcours initiatique concernant la sexualité du personnage principal, le film décoche quelques flèches en plein cœur.

Elliot est incarné à merveille par l'excellent Alex Lawther (découvert dans Imitation Game et prochainement dans le très bon Freak Show). Jouant de son apparence frêle et de sa voix fluette, mêlés à son désir de devenir écrivain, il est le vecteur d'un regard progressif sur une mère qu'on découvre en plein désespoir.

Entre une jolie exploitation de la relation à la nature et une belle utilisation de la musique (d'un léger morceau de piano, à des envolées plus modernes convoquant les aspirations de l'adolescence), Departure dessine un portrait de cellules familiales éclatées, où l'arrivée d'un des pères déclenchera d'irrémédiables décisions de changement. Une œuvre dont la finesse force le respect.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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