DEEPWATER
Un grand spectacle pour une reconstitution rythmée de la célèbre catastrophe
Dans le Golfe du Mexique en 2010, la plateforme pétrolière Deepwater Horizon, qui pompait à une profondeur jamais atteinte, explose, engendrant une marrée noire sans précédent, et l’une des plus grandes catastrophes écologiques américaines. Peter Berg revient sur cet événement tragique, en s’intéressant aux héros ordinaires qui se sont retrouvés piégés par les flemmes au cœur de l’océan. Maîtrisant parfaitement l’art délicat du blockbuster, le cinéaste joue habilement avec notre patience, se permettant une longue introduction pour que la tension soit maximale au moment fatidique. Brossant brièvement le portrait de ses protagonistes, le film va aussi bien traiter la dimension spectaculaire de l’événement que les séquelles irréversibles sur ces êtres.
Si le métrage est particulièrement efficace (les effets pyrotechniques sont franchement saisissants), il lui manque toutefois de la fougue lorsqu’il s’agit de dénoncer les excès et le cynisme de la compagnie pétrolière, prête à prendre tous les risques pour quelques dollars de plus. Car si le réalisateur prend bel et bien un parti-pris, celui-ci est trop anecdotique pour être véritablement contestataire. Haletant et divertissant, "Deepwater Horizon" devient malheureusement trop rapidement un survivor comme un autre, où le lieu devient quelconque. Mais en refusant de faire de ces ouvriers des machines surhumaines, le film s’inscrit dans un réalisme touchant, se focalisant plus sur les impacts que sur les actes, soit une contre-proposition plaisante aux grosses productions super-héroïques.
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur