DEEP
Une vraie déception
En 2100, alors que l’humanité a abandonné la terre et que les océans ont pris le dessus, Deep, un jeune poulpe, et ses amis, Evo le poisson pêcheur et Alice la crevette, s’apprêtent comme les autres à célébrer la fête annuelle des survivants. Mais alors qu’il leur est interdit par le gardien des abysses, le Kraken, de sortir de la sorte de cloche qui leur sert d’abri subaquatique, ceux-ci provoquent un accident et doivent partir à la recherche d’un nouvel abri…
Tourné en images de synthèses, le film espagnol "Deep" présenté hors compétition au Festival d’Annecy 2017, cumule à la fois un point de départ sentant le déjà vu (des animaux marins qui partent en expédition dans l’océan... cela rappelle forcément "Le monde de Némo") et un humour qui fait souvent flop. Il faut dire que les personnages principaux n’ont déjà que peu de charisme, à l’image de la crevette Alice, trop bavarde et pas drôle (un rôle proche de la névrosée Dory de Pixar). Et il n’en sera pas mieux du côté des créatures croisées, depuis la pieuvre façon Dracula (qui chante…), la murène qui les avale par erreur (et en accouche…) ou les « zombies fish », sorte de piranha bouffés à l’acide...
On oubliera bien vite cette série de rencontres aquatiques, aussi ennuyeuse que balisée, pour s’intéresser un peu plus aux décors traversés, des ruines de New York et Broadway, avec leur horde de crabes mafieux, à l’épave du Titanic, en passant par des étendues glacées. L’humour, souvent raz des pâquerettes (voir le début avec les rots et le balais à chiottes qui sert de sceptre…), hormis lors d’une scène très drôle où la crevette se retrouve dans un dauphin. En bref, avec un graphisme en images de synthèses très passe-partout et un scénario peu inspiré, "Deep" rejoint les rangs des vraies déceptions.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur