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DEATH SENTENCE

Un film de James Wan

Le retour du « vigilante »!

Un cadre supérieur, bon père de famille, voit son fils ainé se faire abattre lors du braquage d'une épicerie. Fortement perturbé, il se fait justice lui-même après que l'assassin ait été relâché. Mais comme un gang est aussi une famille, ses membres décident à leur tour de pourchasser l'homme, responsable de la perte de l'un des leurs. Il va s'en suivre une lente mais inexorable descente aux enfers pour tous les protagonistes...

L'auto-défense, genre à part entière des années 70, fait un retour en force dans ce film réalisé par le créateur de Saw. Une fois de plus inspiré du fameux « Death Wish », qui donna naissance à la longue (trop longue?) série des « justiciers dans la ville » avec le grand Charles (non, pas De Gaulle !), ce nouveau film se place dans un contexte beaucoup plus contemporain, en facilitant tout autant la violence que les moyens mis à la disposition des personnages pour s'affronter. Drogue et armes sont omniprésentes et forment comme une armure et donnent un courage, que les personnages n'auront de cesse d'exploiter pour mieux s'affronter.

Le personnage principal ressemble à monsieur tous le monde, vivant dans une sorte de bulle où la seule violence verbale du cercle familial vient polluer son existence. Son passage vers un « côté obscure », avec le meurtre du meurtrier de son fils, de manière quasi-accidentelle, va renforcer ses démons et provoquer une réaction en chaine bien plus destructrice qu'il n'y paraît. Car même les criminels ont une famille, de sang ou de corps (ici les deux !) et celle-ci va chercher elle aussi à se venger. Comme une spirale infernale, le film décrit tout autant la descente aux enfers d'un personnage tranquille, que son basculement moral, alors qu'il est consumé par son désir de vengeance, oubliant les risques et les conséquences.

Ce film ne peut être simplement classé comme un film d'auto-défense, mais plutôt comme un brulot contre cette violence qui sommeille en chacun de nous, prête à nous entraîner dans des souffrances atroces. En première ligne, un acteur formidable, Kevin Bacon, prend son rôle très à coeur et suit physiquement les évolutions de son personnage, incarnant un homme brisé, détruit et qui progressivement perds les pédales. La réalisation, nerveuse, progressive et pleine d'inventivité, amène à suivre le personnage et ses nemesis dans des soubresauts de violence, comme lors de cette scène de poursuite dans un parking en étages, filmée en plan-séquence et qui se conclue de manière tragique.

En fin de compte, un film poignant situé dans un univers où la violence graphique est complètement effacée au profit d'une noirceur sans espoir, où les coups sont réels et où les actions sont sans retour. Un grand film, efficace sur son propos comme dans son déroulement. Et l'on pourra dire que l'année 2008 commence de manière exceptionnelle pour nous spectateurs: le film de genre est en pleine réussite !

Guillaume BannierEnvoyer un message au rédacteur

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