Festival Que du feu 2024 encart

DEALER

Un film de Jeroen Perceval

Un premier film prometteur

A 14 ans, Johnny deale, enfermé entre un petit caïd, son foyer et ses rêves. Lorsqu’il rencontre Anthony, un célèbre comédien et d’abord client de l’adolescent, une relation presque filiale va se nouer entre eux. Pleine de promesse, celle-ci va-t-elle permettre à chacun d’eux de sortir de l’enfer dans lequel ils sont enfermés ?

Dealer film movie

Jeroen Perceval, connu pour ses rôles en tant que comédien dans plusieurs films dont "Bullhead", passe ici derrière la caméra pour signer un drame à l’ambiance surcolorée, où le milieu de la drogue nous heurte frontalement, d’abord avec tout ce qu’elle a de séduisant, puis en emportant la couleur lorsque le vernis tombe et la réalité pointe.

Le drame qui se noue autour de Johnny s’inscrit dans le milieu artistique, tiraillé entre son rêve, un célèbre comédien et une peintre déchue et psychotique, et rend possible une autre lecture, portant cette fois-ci sur les problématiques liées à la recherche obsessionnelle de reconnaissance qui mènent souvent à une autre forme d’addiction. Le film ne traite alors pas que de l’itinéraire d’un jeune dealer et de l’univers de la drogue, mais bien de l’itinéraire d’un jeune enfant, en recherche de repère et de père, pour qui le trafic n’est finalement qu’une petite partie de sa vie.

L’histoire souffre toutefois d’un manque de profondeur, dans la mesure où tous les personnages et la situation du garçon répondent plus ou moins à une sorte de cliché assez (ou trop) facilement établi, et peut alors paraître trop classique. En effet, tout dans le personnage de Johnny ressemble à une caricature, qu’il s’agisse de son rapport au monde adulte ou à celui de la drogue, de même que le caïd n’a rien à envier aux plus grands mafieux.

Mais cette fragilité et l’absence de renouveau du genre s’estompe face à l’ambiance acidulée et à une fin digne de "Requiem for a Dream". Grâce à sa puissance évocatrice, "Dealer" réussit le pari de nous toucher au cœur, évoquant tour à tour le manque de repère et un monde de la drogue, une pulsion-répulsion, dont il s’agit de montrer les dangers.

Valérian BernardEnvoyer un message au rédacteur

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