DEADGIRL
On ne badine pas avec la mort
Un pitch intriguant et un peu malsain, un contexte adolescent riche en études de caractère, un statut d’indépendant à tout petit budget, voilà pour ce "Deadgirl", précédé d'une réputation de film sombre et déviant. Une attente rare, et pour un résultat malheureusement décevant. À la manière du (déjà) raté "Teeth" (un sujet déjanté à souhait, traité comme un sous-"Juno" de pacotille), le premier film de Gadi Harel et Marcel Sarmiento n'utilise le genre que comme un prétexte à s'aventurer sur les terres adolescentes d'un « Larry Clark », appuyant leur propos vaseux par d’inutiles et ridicules afféteries trash (dialogues vulgaires, situations scabreuses pleines de sous-entendus glauques).
Si l’ambition était des plus louable, les deux cinéastes ne possèdent ni le talent d’écriture de leur aîné, ni la frontalité obsédante de sa mise en scène et de sa direction d’acteurs. Assez pauvre visuellement (caméra à l'épaule et lumière crue), plombé par des dialogues d'une rare lourdeur et le jeu outrancier de ses acteurs principaux, "Deadgirl" voit toutes ses tentatives purement horrifiques et noires (deux ados, une morte, trois possibilités...) tomber à plat. Incontestablement, un film raté.
Frederic WullschlegerEnvoyer un message au rédacteur