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THE DARK KNIGHT

Un film de Christopher Nolan

"Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir"

Avec l’appui du lieutenant de police Jim Gordon et du procureur de Gotham, Harvey Dent, Batman vise à éradiquer le crime organisé qui pullule dans la ville. Leur association est très efficace mais elle sera bientôt bouleversée par le chaos déclenché par un criminel extraordinaire que les citoyens de Gotham connaissent sous le nom de Joker…

Oh quelle merveille, oh que ça fait du bien, oh quel plaisir à la vision de ce film ! Suite d'un « Batman Begins » plein d'espoir quant à la noirceur et au style du réalisateur Christopher Nolan, « The Dark Knight » renforce les codes visuels du premier film et s'améliore dans tous les sens du terme. Personnages, décors, scénario, effets spéciaux et musique : tout y gagne en qualité. Une suite supérieure à l'originale donc, ce qui était déjà arrivé dans la série des batman, avec « Batman le Défi » de Tim Burton.

Mais ci cette version là faisait plutôt office d'hommage à « Freaks, la monstrueuse parade » de Tod Browning, cette fois-ci, c'est à un vibrant hommage au film noir, proche Parrains de Coppola, auquel il nous est permis d'assister. Et la vision de Nolan apporte réellement une dimension réaliste et onirique au personnage du chevalier noir, en respectant assez fidèlement un univers noirci par le trait de Frank Miller au milieu des années 80.

Si la quête de vengeance et d'espoir menée par le justicier masqué était exposée dans le premier opus, il doit faire face cette fois-ci aux conséquences de ses actes et à l'escalade de moyens engendrée dans le combat l'opposant au crime. D'ailleurs comme le dit très bien le personnage du Joker, ils sont différents, mais ont tellement besoin l'un de l'autre pour exister.

Une des grande force du film réside en ce personnage maléfique, superbement interprété par Heath Ledger ( enterrant la crispante interprétation de Nickolson !), qui traverse le film comme un grain de sable dans les rouages du fonctionnement de la ville et ses habitants, un terrible agent du chaos. Tellement tordu dans ses pensées, qu'il semble jouer avec un coup d'avance sur ses opposants, entraînant tout le monde vers la déchéance ou l’introspection.

Autre force du film côté personnages, le commissaire Gordon qui fait son retour, et va être épaulé dans son combat contre le crime par un procureur au style expéditif, mais plein de courage. Une sorte de chevalier blanc, prêt à tout pour abattre la pègre, mais qui évoque malheureusement un peu trop une colombe se brûlant les ailes.

Et c'est un scénario pleinement équilibré qui permet à tous ces personnages de cohabiter, de se développer sans disparaître au profit d'un autre. Même Batman, dans la seconde partie du film, se reprend et assume son statut, en prenant bien plus de responsabilités qu'un simple super-héros. Au cours de scènes d'action bien mieux découpées que dans le précédent opus, le personnage prend ainsi toute sa mesure et permet de découvrir une ville de Gotham presque vivante, aux mélanges architecturaux détonants, du gigantisme au minimaliste. Un impressionnant travail sur les décors, qu’il convient de saluer.

D'ailleurs tous le côté technique se met au service du film, les effets spéciaux, la photo et autres cascades apportent à l'histoire. Plus particulièrement la musique, qui introduit tous les personnages, stimulant l'imagination et les émotions, parfois bien avant l'image : une façon de se mettre en condition. Elle n'est pas seulement illustratrice, comme dans beaucoup de productions de cette envergure, mais elle assure une part non négligeable de la scène et de son ambiance, avec des mélodies et des thèmes qui deviendront des classiques.

En fin de compte on assiste à un spectacle de presque 2h30, plein d'émotions, et qui transcende le film de super-héros, générant moult questions et de la terreur plein l'écran. Oui Batman, « Le Chevalier Noir » est un grand film, pas seulement fun dans son aspect, mais aussi avec plusieurs niveaux de lecture. Un équilibre parfait pour un film noir où l'espoir et la tristesse, où l'abandon et le sacrifice sont érigés en normes.

Guillaume BannierEnvoyer un message au rédacteur

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