DANS LES CORDES
Choisir sa propre voie
Une adolescente et sa cousine arrivent toutes deux en finale des championnats de France de boxe, chacune dans leur catégorie, ceci grâce à la ténacité du père de la première, entraîneur et responsable du club local de Vitry-sur-Seine. Malheureusement sa nièce l’emporte, et sa fille, elle, tétanisée, perd…
« Dans les cordes » nous conte avec justesse l'histoire d'une famille où le sport, en l'occurence la boxe, a fini par prendre la place de toute communication. Coupant la mère de sa fille, sa nièce et son mari, ce sport est aussi le lien qui unit ces trois derniers, et leur manière de se parler, par coups plus que paroles. Ainsi, le scénario s'attache à dévoiler les secrets qui rongent cette famille, comme les vélléités de chacun, cachées derrière leurs manières d'appréhender ce sport.
Devant la caméra, les deux jeunes actrices sont épatantes. Louise Szpindel, toute de hargne rentrée, compose un personnage mal à l'aise, voulant prouver aux autres plus qu'à elle-même qu'elle peut se battre comme une autre. Tandis que Stéphanie Sokolinski passe avec aisance d'une apparence enfantine à des accès de colère foudroyants, qui démontrent l'envie de vaincre de son personnage. A leurs côtés, les parents font figurent de couple au bord de la rupture. Ils sont interprétés par Richard Anconina, convaincant dans son agitation sans but, et Maria de Medeiros, aussi en retrait qu'en détresse.
Ponctué de quelques combats intelligemment filmés de l'extérieur vers l'intime, « Dans les cordes » nous montre une famille qui prend des coups de l'intérieur. Aidée de quelques amis qui n'ont que peu d'emprise (dont Bruno Putzulu, décidément toujours trop rare), elle ne saura réchapper du naufrage que par de nécessaires déchirements, auxquels on assiste avec stupeur, menant chacun des personnages sur sa propre voie. Un premier film qui prône le changement, pour mieux se construire ou se reconstruire.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur