DANS LA TOURMENTE
Un film à la nature militante
Surfant d’un contexte social tendu et de la crise économique, Christophe Ruggia décrit dans son dernier long-métrage le drame d’ouvriers qui perdent leur travail. « Dans la tourmente » est donc l’un de ces films de société qui tentent de mettre en avant une certaine éthique, une certaine morale dans un monde de brutes : fini les riches toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres.
Arrive donc le personnage de Franck, cet ouvrier, père de famille, qui tente par tous les moyens de garder sa femme auprès de lui. Alors lorsqu’il apprend que ses patrons souhaitent se faire la malle avec deux millions d’euros, en laissant derrière eux des dizaines d’ouvriers au chômage, Franck ne perd pas de temps et décide de les braquer. C’était, bien sûr, sans compter sur l’aide de Max, ex collègue et ami proche de la famille, qui quelques temps auparavant a vu sa vie complètement détruite par un licenciement. Plus de femme, plus d’enfant, plus de maison… Mais une folle envie de vengeance.
Incarné par Yvan Attal, le personnage de Max est celui qui va clairement faire progresser l'intrigue. Sombre, tourmenté, il n’a plus peur de rien et tente le tout pour le tout, au point de devenir un véritable criminel. Alors que Franck souhaitait simplement dérober les deux millions d’euros pour redonner un coup de fouet à son couple, Max, lui, va jusqu’à commettre l’irréparable. Forcément touché par la détresse des deux hommes, on ne peut s’empêcher de s’accrocher aux personnages, et de souligner par la même occasion les interprétations de Clovis Cornillac et d’Yvan Attal.
L’accent est donc mis sur le danger auquel s’exposent les deux hommes. Ils craignent pour leur vie, et sont d’ailleurs souvent amenés à se battre pour la défendre. Le suspense fait alors office de moteur de l’action et génère certaines émotions chez le spectateur. Toutefois, les diverses actions mises en place ne sont pas des plus renversantes et les dernières minutes du film virent presque à la caricature. Il en va de même pour le final, un peu facile, qui donne raison au personnage de Franck.
Pleins de bonnes intentions, « Dans la tourmente » perd un peu de son rythme à la longue mais la situation, le contexte social de l’histoire font qu’on apprécie ce nouveau film à la nature militante.
Coralie AgnimelEnvoyer un message au rédacteur