DANIEL FAIT FACE
L'éveil des sens
Daniel est un écolier éveillé. Alors qu’il s’est mis à neiger dehors, il semble se retrouver seul à l’école. La seule personne qu’il croise, et qu’il observe à distance, est l’une de ses camardes en train de se changer pour le cours de théâtre…
Il y a dans ce moyen métrage qu'est "Daniel fait face", quelque chose d'irrésistiblement séduisant. Les adultes ici sont montrés de manière décalée, étonnant à chaque fois que la caméra s'attarde un peu sur eux. Comme si leur état d'esprit déteignait sur les enfants qui les entourent, ceux-ci affichant, du coup, une petite distance qui passe par moments pour de la malice. De la délicatesse maternelle de l'infirmière, au boulanger peiné par la disparition d'un chat, en passant par les peines de cœur du professeur de théâtre, tous semblent un peu accablés par les choses de la vie.
Et puis il y a aussi le jeu, extrêmement naturel, du jeune Théo Polgár, à la fois complice avec ses amis et captivé par les premiers émois, très personnels, qui l'envahissant. Marine Atlan, elle, convoque quelques petits éléments de l'ordre du fantastique, créant l'inquiétude autour de ces premières incursions dans des sensations d'adulte. Mention spéciale du jury des enfants dans la section Generation Kplus du Festival de Berlin 2019, au final, le tout résonne comme un beau petit portrait initiatique, d'un jeune homme en alerte sensorielle.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur