CYPHER
Une construction implacable, par le réalisateur de Cube
Déjà obsédé, dans son premier film ("Cube"), par les rapports des grandes compagnies à leurs employés, devenus cobayes humains, Vincenzo Natali récidive avec une construction à tiroirs, non dans le principe de décors cette fois-ci, mais dans le récit lui-même. Et le spectateur en aura pour son argent. Manipulateurs manipulés, retournements de situations seront les maîtres-mots de cette aventure d'un homme ordinaire plongé dans un monde qui le dépasse.
Dès le début du film, la vision de l'entrepise, asspetisée, isolée, nous fait penser aux plus grands films d'anticipation ("Bienvenue à Gattaca", "Brazil"…), où l'homme n'a qu'une infime marge de manœuvre dans un monde formaté. L'humanité trouvera-t-elle sa place dans cet univers bien trop huilé ?
Vincenzo Natali est en tout cas un optimiste avéré, qui a su apporter, dans "Cypher", la chair qui manquait à ses personnages de "Cube", pour la plupart trop caricaturaux. Son deuxième film est une réussite de bout en bout, un voyage esthétique et palpitant dans un univers peut-être pas si futuriste.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur