Festival Que du feu 2024 encart

CUB

Un film de Jonas Govaerts

Les enfants sauvages

Comme chaque été, le jeune Sam part en camp de scouts dans la forêt. Il se rend vite compte que quelque chose ne tourne pas rond quand il y découvre une mystérieuse cabane visiblement habitée par Kai, un enfant sauvage…

La Belgique n’en finit donc plus d’abreuver les cinéphiles en quête de pellicules « autres », de films osant explorer des chemins de traverse, particulièrement lorsqu’ils arpentent les sentiers du cinéma de genre. Et au sein d’une cinématographie déviante où s’illustre sans complexe le fou furieux Fabrice Du Welz et ses contes pour adultes remuants et remués, il faudra désormais compter sur le débutant Jonas Govaerts, qui pourrait être le pendant flamand du wallon Du Welz. Pourrait, certes, mais là où le réalisateur de "Calvaire" et d’"Alléluia" pratique un cinéma personnel et très européen, Govaerts va lui puiser dans une efficacité très anglo-saxonne, pour un résultat détonnant et revigorant.

Pur survival forestier ne s’embarrassant d’aucune digression ou palabre inutile, "Cub" (ou "Welp" en version originale, qui signifie « louveteau ») confronte une troupe de scouts et leurs trois accompagnateurs à un enfant sauvage adepte des pièges mortels en pleine forêt. La simplicité même, mais c’est ce qui fait le charme de ce film aux acteurs épatants (on retiendra la mignonne Evelien Bosmans), jouant sur les codes du genre (histoire terrifiante racontée au coin du feu, menace omniprésente dans les sous-bois, mises à morts graphiques et ingénieuses) avec une ironie et une férocité en générale absente de ce type de long-métrage (même les Wallons en prennent pour leur grade !). Ne reculant devant aucun extrême pour tétaniser son audience (la scène du camion et de la tente des enfants…), Jonas Goaverts investit son film avec talent, cadre ses minots dans un Scope classieux et adopte une approche frontale qui peut sidérer, quand bien même le scénario ne brille pas par son originalité. Ce qui n’est pas bien grave, car dans son genre, "Cub" délivre ce qu’on attend de lui. Et c’est tout ce qu’on lui demande !

Frederic WullschlegerEnvoyer un message au rédacteur

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