CRIMES À OXFORD
Intrigue divertissante mais film sans panache
Avertissement : ceux qui espèrent retrouver dans ce film l’humour gore et gai d’Alex de la Iglesia risquent d’être déçus. Son précédent film, "Un Crime farpait", donnait vie à une forme de comédie sanguinolante et haute en couleur. On se délectait alors de voir une jeune cinéaste manier les clichés avec audace et originalité. Or voilà : bien que le titre suggère un univers similaire, "Crimes à Oxford" se présente davantage comme une grosse production américaine qu’un petit film espagnol.
Une fois cette donnée intégrée, et une fois la déception avalée, on se laisse tranquillement porter par une intrigue proche du Cluedo, ce jeu de société so british où le meurtrier n’est pas celui qu’on croit. Ciel brumeux, atmosphère grisâtre, vieilles pierres humides : la ville d’Oxford s’impose comme un véritable personnage du film. Froide et austère, elle emmure les cerveaux émergeants et les génies frustrés tels que le camarade de bureau de Martin, qui accuse le Prix Nobel de mathématique de lui avoir volé son idée.
L’intrigue démarre vite, prenant la forme d’un jeu de piste rondement mené. L’élève se hisse au niveau du maître, du moins le croit-il. Les personnages se croisent et révèlent leurs vrais visages, les passés refont surface… Le film abonde en fausses pistes et faux twists ! Dommage que tout soit aussi prévisible.
Sylvia GrandgirardEnvoyer un message au rédacteur