LE CRIME DU PERE AMARO

Enorme succès dans son pays (le Mexique), ce " crime " d'un jeune ecclésiastique de campagne, ne se limite pas une romance fort humaine avec la plus belle fille du village. Esthétisant et construit de manière plutôt classique, le récit s'attache à montrer les dérives, arrangements et compromissions de l'église, qu'il s'agisse du célibat des prêtres, de l'avortement, ou encore de l'argent des mafias liées à la drogue.

Mêlant savamment tous les ingrédients d'une grande tragédie (la femme interdite, le jeune éphèbe tourmenté par ses pulsions, l'ex-amant jaloux devenu journaliste et cherchant la vengeance…), le scénario, tiré d'un roman de 1875, pèche tout de même par ses effets dramatiques, et des personnages secondaires caricaturaux (le père rebelle, la croyante intégriste…). Il a néanmoins le mérite d'éclairer sur l'hypocrisie permanente d'une humanité, face à la rigidité des règles qu'elle s'impose à elle-même, au nom de certaines valeurs.