CRAZY BEAR
On ne le dira jamais assez : la drogue, c’est mal !
Une cargaison de cocaïne tombe d’un avion. Un ours brun fait la découverte de ce drôle de colis. Et rapidement, l’effet de la drogue va le transformer en une bête assoiffée de sang…
Imaginez qu’un ancien agent fédéral reconverti en criminel se tue en sautant d’un avion rempli de cocaïne. Dans sa chute, il avait pris le soin de prendre avec lui des sacs de sport remplis de la fameuse poudre blanche. Imaginez ensuite qu’un ours fasse la découverte de ce colis et qu’il décide de tester par lui-même la qualité de la drogue. Faits divers improbable me direz-vous. Et pourtant, il s’agit d’une histoire certes rocambolesque mais bien vraie. Malheureusement, l’ursidé n’a survécu que quelques minutes après sa découverte. Les scénaristes d’Hollywood ont ainsi décidé de lui accorder un autre épilogue, avec cette fois une came plus proche de la potion magique que de la substance psychotrope. Car lorsque notre "Crazy Bear" va goûter pour la première à cette schnouff tombée du ciel, ce sont des capacités exceptionnelles qu’il va voir se développer en lui. Et un goût un poil plus prononcé pour la chair humaine…
Pitch idéal pour une comédie loufoque, le film ne tient jamais ses promesses, reléguant trop souvent au second plan l’animal pour se focaliser sur une galerie de personnes tous plus caricaturaux les uns que les autres. Les stéréotypes sont souvent un procédé clé pour une satire réussie, faut-il néanmoins savoir comment les mettre au profit du récit. Elizabeth Banks se rêve en héritière des frères Coen et finit avec une œuvre complètement bancale, comédie ratée et film d’horreur mollasson.
Le postulat était enthousiasmant et promettait une exploration jusqu’au-boutiste de l’absurdité, un grand spectacle régressif comme certaines séries Z ont pu nous l’offrir ("Toxic Avenger", les films de Robert Rodriguez ou encore le plus récent "Kung Fury"). Tout le déroulé du métrage ne sera que déception, la faute à un montage manquant considérablement de rythme et à une écriture trop limitée pour dépasser les deux minutes d’intérêt. Même dans le gore, le résultat s’avère bien plus sage que prévu. La fausse bonne idée par excellence. Mais ce qui anéantira tout cinéphile, c’est de savoir que cette parodie extrêmement laborieuse sera la dernière apparition à l’écran du regretté Ray Liotta… Foutue drogue !
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur