CRASH TEST AGLAÉ
Un petit grain de folie pour une comédie loufoque pleine de charme
Le girl power continue sa percée au cinéma, cet été. Après "Wonder Woman", une autre héroïne fait son apparition : « Wonder Aglaé » dans "Crash test Aglaé" ! Pas de super-pouvoirs, ni de costume flambant neuf, ni de logo de super-héros… Aglaé est en réalité un petit bout de femme sans grande ambition mais qui, quand elle a une idée en tête et un combat à mener, ne dévie pas d’un iota pour arriver au bout ! Le film montre bien sûr à travers cette histoire de road-movie frappadingue que ce n’est pas la taille de nos rêves qui détermine s’ils sont réalisables ou pas, c’est la passion et l’énergie que l’on met à les atteindre qui font qu’ils verront le jour ou non… Nul besoin d’avoir des pouvoirs magiques : de la volonté, une dose de folie et un brin d’inconscience suffisent !
Aglaé incarne donc cette anti-héroïne affublée de TOCs, d’une passion sportive incongrue, d’un esprit lunaire à la Pierre Richard, le tout dans un monde capitaliste à la Jacques Tati. Mais sa détermination est sa plus grande arme, et traverser la Suisse, l’Allemagne, la Pologne ou encore le Kazakhstan ne lui fait pas peur ! Une sacrée femme, accompagnée dans son périple par deux de ses collègues, Liette et Marcelle. Ces personnages secondaires sont suffisamment travaillés pour leur donner de l’épaisseur et une parfaite complémentarité avec celui d’Aglaé, chacun ayant son combat à mener ! Liette, en désir d’enfant, affronte son syndicaliste de mari qui n’a d’yeux que pour le Code du travail. Sa petite folie : avoir tout le temps des objets dans les cheveux ! Marcelle se bat pour l’ordre mais pas la justice ! Il faut que tout soit parfaitement rangé. Son grain d’originalité : une surprenante maîtrise de la langue germanique !
Le casting, très féminin, est parfait ! India Hair ("Rester vertical"), avare en sourires, donne à son personnage la profondeur suffisante pour en faire une anti-héroïne passe-partout à laquelle n’importe qui peut s’identifier. Julie Depardieu ("Un secret") et Yolande Moreau ("Séraphine") collent à leur personnage respectif comme un chewing-gum sous la chaussure. Le scénario d’Éric Gravel fourmille d’idées mais le récit semble parfois trop théâtralisé et sa réalisation s’en ressent, surtout dans la première partie du film qui passe trop d’un acte ou d’un décor à un autre. La suite est plus fluide et on a droit aux plus beaux moments de l’histoire, notamment avec cette troupe de chanteurs slaves et ce soldat kazakh. De nouveaux personnages attachants attendent encore le spectateur jusqu’au bout du périple. Crash test validé pour ce premier long métrage plein de fantaisies.
Mathieu PayanEnvoyer un message au rédacteur