THE CRACK
Famille décomposée
Bon, évacuons le malaise d’entrée de jeu : de mémoire de cinéphile, ce « film » est l’un des pires que l’auteur de ses lignes ait pu avoir à visionner. En effet, comment rester de marbre face à un tel renoncement cinématographique. Drame psychologique et familial d’une douleur peu commune, "The Crack" (plutôt de la verveine, pour le coup…) s’enlise dans une enfilade de clichés mille fois vus (le neveu attiré par sa jolie tante, la mère dépassée par les évènements, la rivalité entre frères…), passée une intrigante et hypnotique scène d’introduction, située lors d’une soirée entre adolescents masqués.
Sur un rythme proche du coma le plus profond, le colombien Alfonso Acosta se contente d’enchaîner les scènes de dialogues inintéressants, de silences supposément lourds de sens et de regards ombrageux. Alors certes, la mignonne (et plutôt douée) Fiona Horsey traverse le film en jouant les allumeuses, mais la frustration qui étreint le personnage principale se transmet un peu trop aux spectateurs, à l’affut du moindre cadrage un tant soit peu soigné, pour tromper son ennui. Ne racontant rien, "The Crack" déroule son chapelet de scènes vides, jusqu’à un final en forme de renoncement, dont l’enchaînement de fondus au noir et de longs plans fixes symétriques finit d’achever l’audience pas encore assoupie. À ne pas voir pour ne pas le croire !
Frederic WullschlegerEnvoyer un message au rédacteur