COWBOY BEBOP, LE FILM
Un dessin animé qui mélange les genres avec réussite
Dans une ville futuriste, un chasseur de prime et ses coéquipiers partent à la poursuite d’un dangereux terroriste en possession d’une arme biologique d’un nouveau genre, et qui vise la destruction de l’humanité…
Ce film manga est en fait un long métrage tiré d'une série télévisée au Japon, et qui lors de sa sortie avait fait un énorme carton. Car avant d'être un pur produit de la culture d'assimilation de science-fiction à la japonaise, ce film et sa série se posent à la croisée des chemins de plusieurs genres. Passant avec facilité du western, au film noir, en saupoudrant le tout de combats et de scènes d'action rondement menées, le réalisateur abouti à un résultat surprenant mais toujours en phase avec son propos, un monde déshumanisé où les ennemis ne semblent pas être aussi facilement identifiables, où la barrière entre le bien et le mal reste très étroite.
Et ce parti pris scénaristique, où la quête du terroriste s'éclaircie au long du film, enfonce le spectateur dans la psyché d'un homme détruit par ses pairs, manipulés et qui recherche une délivrance dans ses actes. A l'opposé le personnage de Spike, le chasseur de prime, ne pensant et n'agissant qu'avec son instinct, fait figure d'homme libre dans un monde très technologique. Il promène sa nonchalance à chacune de ses rencontres et ne se fie qu'à sa propre morale, sa propre éthique. Tous les deux semblent pris dans une spirale supérieure, où chacun réagit de manière différente par rapport aux événements.
Et c'est dans les codes filmiques du polar et du western, que le réalisateur puise, pour englober ses personnages, alors qu'ils se poursuivent dans une ville, passant rapidement d'un quartier à l'autre, de l'architecture New-yorkaise, aux rues des souks du Maroc et finissant sur un tour Effel reconstituée. Le western ne prête que les codes d'honneur des duels au soleil, alors que le polar amène ses personnages torturés et ses ambiances sombres et dépressives.
D'autre part l'animation et la musique ne sont pas en reste, puisqu'elles illustrent les variations de rythme et de personnages avec une fougue et une percussion, rarement perceptible dans ce genre de production nippone. Les combats inventifs, le design des objets peut renvoyer à de nombreuses références filmiques, mais c'est dans son intégralité que le film peut s'apprécier, car contrairement à d'autres, il arrive à créer un univers crédible autour de l'histoire et des personnages. Une réussite dans le genre, où le plaisir des yeux rencontre celui de l'esprit, un film de science-fiction avec des personnages charismatiques et troubles.
En conclusion, Cowboy bebop est un film à aller voir , donnant l'occasion à certains de découvrir par la suite la série dont il est tiré. Il se pose à la croisé des genres en ne conservant que le meilleur de chacun, où l'action ne supplante pas un scénario plein de surprise, qui nous emmène avec enchantement vers un dénouement, certes sans surprise, mais naturel.
Guillaume BannierEnvoyer un message au rédacteur