COUP DE FOUDRE A RHODE ISLAND
Un père dépassé...
Il existe de nombreux films sur les mariages et autres réunions de familles qui constituent autant d'occasion de révéler des secrets, mettre à jour des drames qui couvent et donc provoquer situations aussi pathétiques que comiques. Le résultat n'est pas toujours des plus légers, mais il offre parfois de belles surprises, telles « Un week end en famille » de Jodie Foster. « Coup de foudre à Rhode Island » lorgne du bon côté, offrant une photographie de famille des plus touchante, fondée sur des relations qui apparaissent crédibles de bout en bout. Car pour générer des situations comiques (comme la formidable scène où Carell se retrouve coincé sous la douche), il faut d'abord que l'on croit aux personnages et que l'on ait envie de les accompagner.
C'est le cas ici avec ce portrait d'un veuf éploré, dont les efforts pour être un père aimant mais sévère apparaissent comme réalistes et finissent par être bouleversant quand il doit lui même faire des choix de vie. Ses rapports avec ses trois filles, d'âges différents, sont d'une incroyable authenticité. Autant basés sur la complicité que sur l'incompréhension entre autorité un rien trop stricte et désirs d'indépendance (ce qui lui vaudra le doux surnom d' « assassin de l'amour » de la part de sa fille cadette), ils sont le ciment de cette comédie enlevée. Ajoutez une galerie de personnages attachants, l'usage d'un comique de répétition intelligent, avec les récurrentes interpellations au volant, et l'on en oubliera facilement le titre français des plus idiots (référence récemment démultipliée depuis « Coup de foudre à Notting Hill », de « Coup de foudre à Manhattan » à « Coup de foudre à Bollywood »...) voué à remplacer « Dan in real life », nom de l'émission radio animée par le personne de Carell, et interrogation centrale du film.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur