CONNECTÉS
« Je suis une célébrité, sortez-moi de là !!!! »
Pendant le premier confinement, un apéritif virtuel entre copains tourne au drame lorsque l’un des protagonistes est séquestré en direct devant ses amis. C’est l’heure des révélations des petits secrets et des trahisons entre amis…
Sortie le 12 novembre 2020 sur Amazon Prime
Romuald Boulanger est un touche à tout dans le monde de l’audiovisuel. On le connaît d’abord pour sa carrière d’animateur sur NRJ dans les années 90/2000, puis comme producteur et créateur de séries et de téléfilms entre autres pour les chaînes du groupe M6 et NRJ. Il s’essaye depuis peu au scénario ainsi qu’à la réalisation de longs métrages, et "Connectés" en est le premier.
Au premier abord, on est séduit par le synopsis et le parterre d’acteurs qui va nous servir ce thriller/comédie dont le paysage français manque cruellement. Alors, deuxième confinement oblige, on s’installe tranquillement devant son téléviseur, jubilant à l’avance de la bonne soirée qu’Amazon Prime nous a réservée.
Après 10 minutes de visionnage, on comprend malheureusement qu’il va falloir absolument rectifier le tir et enchaîner sur une rediffusion d’un chef d’œuvre comme "Babysitting" le risque étant de sombrer dans une dépression profonde et de finir en PLS sur son canapé. Les dialogues semblent du niveau d’adolescents déscolarisés trop tôt, les running-gags sont vus et revus, les twists sont hyper-prévisibles, les acteurs surjouent en permanence des personnages déjà caricaturaux pour essayer de sauver les meubles. Si on y ajoute les moyens plus que chiches utilisés pour ajouter au réalisme (caméras de smartphones et visios Facetime exclusivement), on sort de ce film avec un possible début de migraine ophtalmique.
Certes, le film a été tourné pendant le premier confinement, sur la base d’un scénario éclair et avec peu de moyens, mais c’est souvent dans l’urgence et sous la pression que les chefs d’œuvres naissent. Ce film prouve malheureusement que l’inverse arrive aussi. Bref, si "Connectés" sent le film de copains qui n’ont peut-être pas osé dire non, on se dit aussi que le besoin absolu de renouveler ses droits à l’intermittence 2021 peut aussi mener à des choix malheureux. Seul Franck Dubosc a potentiellement eu du flair et ne nous offre qu’une apparition éclair qui lui évite de figurer dans la distribution.
Au final, un film de 115 minutes qui aurait pu se limiter à sa bande annonce, mais qui a réussi toutefois la prouesse de ne pas tirer un seul sourire au spectateur fidèle que je suis.
Michael DjianEnvoyer un message au rédacteur