CONFESSIONS D'UNE ACCRO DU SHOPPING
Rouquine sans cervelle éblouie par la lumière
Inspiré par le roman à succès de Sophie Kinsella, « Confessions d'une accro du shopping » veut nous entraîner dans le quotidien d'une junkie qui n'existe que par son pouvoir d'achat. Prête à dégainer sa carte de crédit pour ressortir avec son sac en papier siglé sous le bras, Rebecca est une consumériste pure et dure. elle consomme pour exister... Belle métaphore du monde superficiel actuel, bien que ce ne soit pas vraiment le thème principal du film, mais seulement le prétexte à mettre en scène une histoire d'amour mièvre et sans réel intérêt.
Là où PJ Hogan (« Muriel », « Le mariage de mon meilleur ami ») a raté son coup avec ce film, c'est qu'il avait de l'or en barre dans les mains et qu'il n'a rien su en faire ! Une écervelée plantureuse qui s'habille pas si bien que cela, une thématique d'addiction complètement abandonnée au profit de l'histoire de cœur, qui n'est pas si trépidante que cela... une à une les bonnes idées sont effleurées du doigt mais évitées dans leur traitement.
L'addiction au shopping ne veut pas forcément dire vêtement de luxe, ou haute couture, cette maladie est censée s'appliquer à tout objet de consommation, vêtement y compris, mais pas uniquement... Cela semble vouloir emprunté au film « Le diable s'habille en Prada » quelques codes... mais la copie se révèle assez pale. Aussi, on n'est pas sans penser à Elle Wood, le personnage principal de l'excellent « La revanche d'une blonde » avec Reese Witherspoon, toujours habillée de rose, qui travaille sur un ordinateur Mac rose... mais là encore la copie n'égale pas l'original, loin de là...
L'actrice principale, Isla Fisher, déjà vue dans « ScoobyDoo », « Serial noceurs » ou plus récemment dans « Un jour peut être » aux cotés de Ryan Reynolds, malgré son âge, a encore des mimiques d'adolescentes, et on a du mal à la prendre pour une journaliste trentenaire sérieuse. Luc Brandon, l'intello et rédacteur en chef, n'est pas très crédible non plus, pas plus que Kristin Scott Thomas en directrice de magazine de mode (ce rôle allait beaucoup mieux à Meryl Streep dans « Le diable s'habille en Prada »).
Face à tant de ratés, et malgré quelques gags qui font tout de même sourire, « Confessions d'une accro du shopping » confirme mon opinion sur l'ouvrage: tout cela est bien... mal écrit ! Dommage, il avait pourtant un potentiel...
Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteur