COMPTE TES BLESSURES
La nouvelle femme de mon père
Premier long métrage de Morgan Simon et essai transformé. On y suit Vincent un jeune homme blessé dont les tatouages semblent être les stigmates de sa vie. Il est rabaissé par son père, qui ne voit en lui qu’un bon à rien quand ce dernier cherche simplement de l’amour. Par ce rabaissement, naît un désir de vengeance, de tuer symboliquement le père, ce qui pose les bases pour l’acte final du film. C’est aussi l’histoire de l’accomplissement d’un jeune homme devant prendre son envol mais qui, et le père rappelle dans son discours cette situation, n’a jamais rien fini. L'arrivée de la nouvelle femme de son père s'avère être l'élément déclencheur de ce processus et en même temps le moyen pour Vincent de prendre sa liberté et sa revanche sur son père. Les scènes entre Julia et Vincent font preuve d'une tension sexuelle qui ne cesse de croître tout au long du film. Chacun des personnages de ce triangle en sortira avec des blessures mais pour Vincent, d'autres se seront refermées.
Pour réussir ce triangle amoureux, il faut trois bons acteurs, et ils sont là. Kévin Azaïs montre l’étendue de son talent en jeune cherchant l’amour maternel et en conflit avec son père. Car c’est une relation. Monica Chokri est sublime en fruit désiré mais interdit. Quant à Nathan Willcocks, il fait preuve d’une belle justesse dans le rôle de ce père qui n’arrive pas à communiquer avec son fils, si ce n’est de façon négative.
Seul regret : les dernières secondes avec une fin trop radicale (mais néanmoins avec un dernier beau plan) que l’on aurait aimé rallongée de quelques minutes pour donner plus d’épaisseur à cette conclusion en l’amenant plus loin dans le temps. En somme un premier long-métrage avec beaucoup de qualités et quelques défauts porté par un trio d’acteurs qui vaut vraiment le coup d’œil.
Kevin GueydanEnvoyer un message au rédacteur