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COMME UNE ACTRICE

Un film de Sébastien Bailly

Si "Vertigo" était un téléfilm français

Anna, actrice en perte de confiance, est quittée par son mari. Bouleversée par cette décision aussi soudaine que radicale, elle trouve bientôt un moyen de se rapprocher de lui grâce à des gouttes aux propriétés magiques…

Comme une actrice film movie

Vous aimez "Vertigo" d’Alfred Hitchcock ("Sueurs Froides" en français) ? Son personnage à l’obsession glaçante, sa mise en scène innovante et son suspense pas piqué des hannetons ? Vous adorez les films faisant références aux classiques, ou quand le réalisateur ou la réalisatrice parvient à subtilement faire du neuf saupoudré de vieux ? Si vous avez mentalement répondu par l’affirmative à ces questions, "Comme une actrice" est un film qui, selon votre degré de cinéphilie, vous fera certainement soulever un voire deux sourcils.

Ce n’était pourtant pas une mauvaise idée que celle du film de Sébastien Bailly : une femme (pardon, une actrice ! Puisqu’il semble qu’on ne peut être les deux à la fois, selon notre cher réalisateur), entrant dans une période de grande perte de confiance, trouve le moyen, via un produit aux propriétés magiques, de changer d’apparence physique à volonté. Pratique, surtout lorsque votre mari vous quitte et que vous êtes prête à tout pour le retenir… Notre personnage principal, Anna (joué par Julie Gayet), condense de manière économique les deux rôles précédemment interprétés par James Stewart et Kim Novak : obsédée par le passé, comme James ; portant un chignon-banane quand elle est blonde et les cheveux lâchés quand elle est brune, comme Kim.

Là où Hitchcock faisait de son film une histoire psychologique en même temps qu’un polar, Bailly nous présente un petit drame personnel autour de la question de l’amour et de sa possible résurrection. Une sorte de chassé-croisé relationnel alourdi par un mari à l’attitude antipathique (qui rend peu clair l’acharnement de notre héroïne pour le récupérer), et par une flopée de généralités autour du métier d’actrice.

On reste jusqu’au bout pour la joie de revoir Julie Gayet à l’écran et pour la curiosité de savoir si le réalisateur de "Féminin plurielles" aura le culot de placer un clocher avant la fin de son film. Si ce suspense-là vous intéresse, alors nous vous recommandons vivement de vous précipiter en salle voir "Comme une actrice". Dans le cas contraire, le (re)visionnage de "Vertigo" est de tout temps conseillé par notre rédaction.

Amande DionneEnvoyer un message au rédacteur

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