COMME UN PRINCE
Délicieux et émouvant
Souleymane est un champion de boxe qui s’entraîne avec son équipe pour les sélections aux prochains Jeux Olympiques. Décidant avec ses camarades de sortir en douce en boîte de nuit, il se retrouve mêlé à une bagarre et hérite d’une fissure à la main. Non seulement il ne pourra plus boxer, mais l’homme qu’il a assommé ayant porté plainte, il se retrouve à devoir faire des heures de TIG. Son contrôleur judiciaire l’envoie alors au château de Chambord pour intégrer l’équipe de jardiniers…
Premier long métrage d'Ali Marhyar, scénariste de la série "Casting(s)" et acteur dans notamment "Les Cadors" et les séries télé "Family Business" et "Candice Renoir", "Comme un prince" est une de ces comédies sociales qui marquent les esprits. Aussi généreuse sur le fond, porteuse d'un vrai vivre ensemble et d'un esprit de progrès transcendant les classes sociales, le film met face à face un sportif professionnel un peu hautain, et une jeune fille en foyer dans l'impasse, dont les qualités pour la bagarre laisse entrevoir des espoirs de succès sportifs pour elle, mais aussi la possibilité pour lui de retrouver grâce aux yeux des instances sportives. Intelligent, le scénario met ici deux obstacles importants sur la route de son personnage principal : l'obligation de réaliser les travaux d'intérêt général, mais aussi l'interdiction de s'approche d'un club de boxe.
Mais le cadre du Château de Chambord et les relations avec la directrice, comme la responsable événementiel (la remarquable Julia Piaton, vue dans "Les Petites Victoires"), tout comme les relations pseudo-complices avec son garant (Jonathan Cohen, au top, avec sa secrétaire un peu sourde...), vont permettre d'insuffler dans cette histoire une bonne dose d'humour, en soufflant successivement le chaud et le froid, entre éléments de « torture » et avancées positives. On retrouve avec un immense plaisir Ahmed Sylla, plus nuancé que jamais, dans le rôle principal. Et le tandem formé avec Mallory Wanecque (découverte dans "Les Pires") fonctionne à merveille. Quant aux apparitions de Jonathan Lambert (également conteur), tout comme celles d'Antoine Gouy en « Pedro », chacune est un vrai régal d'absurdité. Et au final, "Comme un prince" se révèle comme la première grande comédie de ce début d'année 2024, dont on espère un vrai succès au box-office.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur
