COMME UN FILS
Un prof en mission
Jacques Romand est un ancien professeur. Alors qu’il est en train de faire ses courses à l’épicerie, il est témoin d’une agression et du vol de la caisse de la supérette par 3 jeunes. Il réussit à en maîtriser un, qui est ensuite arrêté par la police. Le lendemain, après être revenu d’un dîner avec des ex-collègues, il trouve le jeune de l’épicerie, endormi sur un lit chez lui, après qu’il ait fracturé sa cave, et marqué par des coups. Jacques décide de le prendre sous son aile…
"Comme un fils" est un petit film social comme sait en produire le cinéma français. Le long-métrage est porté sur les solides épaules de son acteur principal, Vincent Lindon (très bon comme souvent), phagocytant malheureusement une partie du casting, la faute à un scénario qui ne permet pas à un autre personnage de pouvoir éclore à ses côtés et ce, même pour le personnage du jeune Viktor. Car finalement le parcours qui constitue le ciment et la colonne vertébrale du long-métrage c’est celui de Jacques Roman. C’est par sa rencontre impromptue avec le jeune Viktor, auquel il va à la fois redonner un sens à sa vie et extirper de sa condition, via la naissance d’un duo père-fils de circonstance.
Le scénario développe également la thématique de la transmission et de l’apprentissage : avec ce personnage de professeur désabusé qui va retrouver le goût d’enseigner, de transmettre un savoir au contact d’un adolescent emprisonné dans la délinquance. Et si la photographie rend compte de cette transformation à petits pas, la réalisation de Nicolas Boukhrief en revanche ne parvient pas à transcender totalement son sujet et semble être à l’image du scénario, sur des rails.
On regrettera également que le scénario soit un peu cousu de fil blanc dans ses péripéties et la façon de les emmener, avec l’éternelle trajectoire d’un personnage principal qui va devoir atteindre un possible avenir et étant (presque) seul face à un système, qu’il soit ici administratif ou lié au fonctionnement de la communauté Roms.
"Comme un fils", à travers cette histoire de retour à la vie et l’émergence d’une filiation père fils, parvient à nous intéresser, notamment grâce un Vincent Lindon toujours impeccable. Toutefois une trame trop prévisible et des personnages secondaires peu écrits et parfois clichés ne permettent pas au long-métrage de rester en mémoire.
Kevin GueydanEnvoyer un message au rédacteur