COMME DES BÊTES
Sur leur lancée
Alors qu’il est un chien fidèle entretenant une relation quasi fusionnelle avec sa maîtresse Katie, Max occupe ses journées à attendre gentiment celle-ci, seul, ou en compagnie des autres animaux domestiques du coin. Mais un soir, Kathy ramène à la maison Duke, un énorme chien qu’elle a décidé d’adopter. La guerre entre eux s’enclenche rapidement, Duke prenant beaucoup de place et étant prêt à tout pour rester dans ce nouveau foyer…
Présenté en première mondiale au dernier Festival d'Annecy, « Comme des bêtes » est la dernière création des studios franco-américains Illumination / MacGuff, après les deux épisodes de « Moi, moche et méchant » et « Les Minions ». Et il faut bien avouer que le résultat est à la hauteur des espérances, laissant augurer d'un nouveau gros succès en salles. Entre drôlerie assumée, gags en série, une bonne dose d'aventure et des personnages loufoques, le long métrage fonctionne parfaitement, ceci d'autant plus que l'hilarante bande annonce présentée depuis des mois en salles, ne constitue que quelques passages des cinq premières minutes du film.
Permettant d'introduire les personnages principaux, elles ne sont aucunement redondantes avec la suite, qui fait dans un premier temps de l'espace pour la relation de rivalité entre les deux chiens et les mesquineries dont ils sont capables pour sauvegarder leur confort. La voie est donc libre pour de multiples nouvelles situations, plus cocasses les unes que les autres (le guet-apens dans la ruelle, le passage dans les égouts, la libération de la fourrière...) et surtout pour de nouveaux personnages bien barrés : le chat psychopathe aux rares poils tordus, le lapin dominateur et colérique, les serpents servant de grillage...).
Ici tout est prétexte à une légère déviance comportementale (la chienne à l'amour de plus en plus envahissant, la chatte un rien fourbe quand il s'agit de nourriture, le canari fan d'aviation...) mais aussi à une délicieuse régression, qu'on expédie une fête organisée en douce, qu'on s’entraîne au tir en lançant des chatons sur un rideau, qu'on donne dans la bravoure à l'excès ou qu'on se la joue sacrifice grandiloquent. Les allusions au mode de vie urbain sont aussi drôles qu'elles sont parfois fines, épinglant l'effet de mode de certains quartiers (« tout le monde va à Brooklyn ces temps-ci »), ou fustigeant gentiment le rapport aux séries télé (la résonance entre un épisode de telenovela et la prise de décision de la chienne). Et le spectateur sort de la séance repus, le sourire aux lèvres et quelques nouvelles figures marquantes plein la tête.
À noter : pour les fanatiques des Minions, qu'un court métrage assez hilarant précédera la diffusion de « Comme des bêtes » en salles. Intitulé « Minions en herbe » il contera comment un groupe de ces petites créatures essayera de se faire de l'argent de poche en tondant la pelouse d'une maison de retraite. Un vrai bal de maladresse où chaque objet n'est pas forcément utilisé à son optimum (souffleur à feuilles, nain de jardin...) !
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur