LE COMBAT ORDINAIRE
Plat et ordinaire
Marco a trop vu d'horreurs. Fatigué d'être photographe de guerre pour un magazine parisien, il décide de se mettre au vert en pleine Dordogne. Là-bas, il cherche à se retrouver et surtout à calmer ses crises d'angoisse qui le tiraillent depuis l'enfance. Au travers de rencontres, avec son voisin (un ancien combattant de l'armée française) et la vétérinaire de son chat belliqueux, il apprend peu à peu à se reconstruire et même à se projeter vers un nouvel élan professionnel et artistique. Néanmoins, Alzheimer guette son père et Marco refuse de voir cette inévitable réalité qui s'approche à grands pas.
Adaptation du lauréat du prix Fauve à Angoulême en 2004, "Le Combat ordinaire" désigne la lutte constante de Marco envers sa maladie méconnue et paraissant bénigne. Au travers d'instants de la vie de tous les jours, Laurent Tuel construit son personnage et son environnement. Ainsi Marco évolue dans un contexte hautement d'actualité, dans un pays avec une croissance en berne, du chômage et une montée des extrêmes qui l'agace. L'engagement l'effraie, en partie à cause de sa maladie, la ville le fatigue et il y a certaines réalités qu'il ne veut pas admettre.
Hormis une voix-off dont on se serait bien passé car inconstante tout le long du film, la mise en place durant la première demi-heure est habilement exécutée. Malheureusement, au-delà, le film digresse lentement dans une monotonie finissant par achever le spectateur. En plus, s'étant borné à ne pas ajuster les dialogues de la bande dessinée originale, le réalisateur de "Jean-Philippe" se retrouve avec des phrases sonnant souvent faux dans un long métrage et certains acteurs (non-professionnels parfois) donnant la sensation de réciter leurs lignes de textes. Malgré une volonté d'authenticité palpable, ces travers rendent ce "Combat ordinaire" plat et plan-plan.
Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur