LE COEUR EN BRAILLE
Larmes ultimes
Le réalisateur Michel Boujenah donne dans le mélodrame avec le parcours de ces deux adolescents. Traitant le sujet du handicap visuel d'une adolescente, paraît vite film est un peu trop guimauve quant à la représentation des amours enfantins. Le scénario, qui survole malheureusement le sujet du handicap et revêt des allures naïves, est cependant rempli de générosité et pourrait toucher le public de collégiens, principal visé ici. Se voulant porteur d'un message de tolérance et de volonté, "Le cœur en braille" lorgne du côté des succès français qu'ont été "Intouchables" ou "La Famille Bélier", sans jamais parvenir à les égaler, ni en humour ni en gravité.
Cette belle histoire tendre semble manquer de caractère et la volonté d'avoir le cœur sur la main n'arrive pas à effacer les maladresses de réalisation. Pas assez focalisé sur la vie de Marie et son handicap, le récit fait que le personnage de Victor prend trop vite le dessus. On regrettera ainsi que la préparation de l'audition de violoncelle soit rapidement évacuée, alors que c'est là le but ultime de Marie !
Michel Boujenah semble se faire plaisir, en travaillant de nouveau en tant que réalisateur avec Pascal Elbé, qu'il avait déjà dirigé dans "Père et Fils" en 2003 ainsi que dans "Trois amis" en 2007. Si l'interprétation de l'acteur est remarquable en père désœuvré, un sentiment de surdose de sensibilité vient presque discréditer le propos. Et "Le cœur en braille" reste tout juste un film familial un rien trop mielleux.
David BrejonEnvoyer un message au rédacteur