CITY OF DARKNESS

Un film de Soi Cheang

Tout juste palpitant

Années 80 à Hong-Kong. Chan Lok-kwun, un migrant clandestin est repéré par les triades lors d’une bagarre aux poings en boîte de nuit. Il se voit alors vendre une fausse pièce d’identité en échange de ses services. Mais peu collaboratif et accusé de vol de cocaïne, il parvient à trouver refuge dans la Citadelle de Kowloon, une enclave livrée aux gangs et trafics en tous genres, dans laquelle il est tabassé et jeté dans une ruelle. Pris sous aile Cyclone, le chef de la Citadelle. Avec ceux de son clan, il va devoir protéger les lieux du gang de l’intrusion de la triade de Mr. Big…

Véritable Chef-d’œuvre du film d’action, passé par les séances de minuit du dernier Festival de Cannes, "City of Darkness" n’est autre que le nouveau film de Soi Cheang, dont les prouesses de mise en scène sont légions, depuis qu’il s’est lancé dans le thriller speedé. Après le sombre et efficace "Limbo" et l’incroyable traque d’un serial-killer dans "Mad Fate", voici qu’il s’attaque aux triades de Hong Kong avec une virtuosité sans égal. Histoire de siège irriguée de nombreux scènes de bataille, le film nous régale d’un imbroglio de portraits mafieux, de destins certes parfois peu crédibles, et surtout de moments de bravoures jouissifs.

Soi Cheang utilise à merveille les lieux pour proposer des situations ou chorégraphies originales et souvent à couper le souffle : combat dans un bus à étages, combat au sein d’un salon de coiffure (avec utilisation des ustensiles), bataille entre des étages éventrés, expulsion par brouette interposée, jeu de majong sur les toits, moment de soudaine entraide dans une ruelle… Ses anti-héros sont à la limite de disposer de pouvoirs fantastiques, avec une improbable récupération de cigarette au vol, une peau dure comme de l’acier… Et une certaine dose de charcutage est également au rendez-vous (arrachage de doigt, massacre à coups de marteau…). Palpitant de bout en bout, ce film d’action hors normes nous scotche à notre fauteuil, Soi Cheang n’en oubliant pas de ménager quelques moments d’accalmie et d’émotion liés aux destins des personnages, mais aussi au devenir de ces quartiers sombres et labyrinthiques, où les câbles s’entremêlent à l’infini, voués à la destruction et aux pires tractations. Indispensable !

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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