LA CHOUETTE, ENTRE VEILLE ET SOMMEIL
Scénarios en ricochets, pour le plaisir des tous petits
Il est vrai que l'on a bien du mal à percevoir la ligne directrice de ce recueil de court métrages d'animation, aux techniques et aspects différentes, contant des histoires très différentes faisant appel à des animaux. Un ton cependant rassurant se dégage de l'ensemble, s'adresse aux tous petits, et faisant une belle place à l'onirisme. La chouette s'adresse ainsi aux jeunes spectateurs entre chaque courts, commentant le film précédant pour amener encore plus de distance et introduisant le suivant pour mieux susciter la curiosité.
Le recueil s'ouvre avec "Compte les moutons", dessin animé aux traits fin noirs, et au scénario en ricochet, mettant en scène un garçon qui n'arrive pas à dormir et n'osant plus déranger son père, doit se débrouiller pour se débarrasser des moutons qu'il a compté mais qui restent obstinément dans sa chambre. Il appelle d'abord le loup, puis d'autres créatures pour se débarrasser du loup, et ainsi que de suite. L'idée est plutôt jolie et le rôle du gamin donne dans l'espièglerie, provoquant un doux amusement.
S'en suit "Une autre paire de manches", dans lequel Arthur, un petit garçon, a 5 minutes pour s'habiller, et s'en voit beaucoup. La voix de sa mère, qui lui met gentiment la pression, s'entend en voix-off, alors que l'enfant commence à s'inventer des aventures incroyables. La technique mélange coups de pinceaux pour les cheveux, fond peint et crayonné. "La moufle" raconte ensuite comment cet objet, perdu dans la neige par une petite fille, devient un refuge pour des animaux de plus en plus gros. Un film intéressant surtout pour sa technique alliant papier découpé et articulé, tissus collés, et dessin au crayon (cheveux, rougeurs...).
"La soupe au caillou" est certainement le court métrage le plus attachant. Utilisant l'aquarelle et des jeux de transparences, son animation élégante sert à merveille une histoire saugrenue de soupe concoctée par différents animaux apportant chacun un ingrédient. Une belle petite fable sur la peur de l'autre prônant un décalé vivre ensemble. Un autre scénario construit en ricochets. Enfin le recueil se clôt avec "La galette court toujours" qui met en scène un lapin cuisinant avec sa maman, et dont la galette en forme de lapin croustillant s'échappe en forêt et fait diverses rencontres. Dessin au feutre sur décors en pastels grasses, il s'agit certainement du plus faible volet du recueil, qui aurait donc mérité un autre positionnement.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur