CHIENNE DE ROUGE
Un essai cinématographique laborieux et infructueux
Différentes personnes présentent un point commun : le sang occupe une place importante dans leur vie…
Drôle d’idée que de consacrer un documentaire entier au sang, ce liquide rouge et visqueux qui circule dans nos vaisseaux. C’est en se réveillant un matin que Yamina Zoutat a eu cette envie. Si cela peut paraître saugrenu, pour elle qui a connu une transplantation alors bébé et a notamment suivi en tant que journaliste le tristement célèbre procès du sang contaminé, ce choix s’avère beaucoup plus sensé. Il ne sera alors pas question de s’intéresser au domaine scientifique ou à la recherche médicale, mais de se consacrer aux différentes personnes en lien avec l’hémoglobine, du convoyeur aux personnels hospitaliers, des malades aux soignants, et même une chienne dressée à en trouver.
Malheureusement, une image ne suffit pas à développer un propos, et le film de se cantonner à une succession de saynètes plus proches d’une thèse maladroite d’un étudiant en cinéma que d’un véritable long métrage pour les salles obscures. Évidemment, on comprend que la volonté de la réalisatrice est avant tout de dresser son portrait intime, avec cette voix-off omniprésente, et de conter ses propres obsessions à travers des séquences illustratrices d’autres parcours de vie. Mais ce que l’autrice oublie, c’est de donner corps à son montage, faire vivre ces moments capturés au-delà de la platitude des mots qui les accompagnent. Entrecoupé de scènes où du sang est filmé en gros plans, "Chienne de rouge" est un exercice de style raté, parfois à la limite de la décence, qui ne se résume que par son concept, jamais transcendé. Circulez, il n’y a rien à voir !
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur