Festival Que du feu 2024 encart

CHAMPIONS

Un film de Bobby Farrelly

Se laisser entraîner…

Tombé en disgrâce après avoir bousculé le coach de basket dont il était l’assistant, Marcus est ensuite jugé pour un accident qu’il a provoqué alors qu’il conduisait sous l’emprise de l’alcool. Pour échapper à une peine de prison, il accepte à contrecœur d’entraîner une équipe composée de jeunes handicapés mentaux…

Champions film movie

Adaptation du film espagnol du même nom sorti en 2018, "Champions" est le premier film réalisé seul par Bobby Farrelly. Alors que son frère Peter avait pris un tournant dramatique inattendu avec "Green Book" (qui lui a notamment valu deux Oscars : meilleur film et meilleur scénario), Bobby reste dans le registre de la comédie. Sauf qu’il se montre assez gentillet par rapport au style des réalisations précédentes des frères Farrelly ("Dumb and Dumber", "Mary à tout prix", "Fous d'Irène", "L'Amour extra-large"…), caractérisé par un humour mélangeant slapstick et diverses outrances (spontanéité excessive dans les relations humaines, sexualité déviante, scatologie…).

Ici, "Champions" se contente d’insérer quelques répliques un peu décalées – mais pas toujours surprenantes – dans un scénario qui suit un canevas vu et revu : celui du coach tombé en disgrâce qui renaît et/ou se transforme au contact de sportifs « différents », si possible des causes perdues d’avance, qu’il prend en charge à contrecœur. Dans la longue liste de cette tradition (pas systématiquement comique), on peut citer "Rasta Rockett", "Les Petits Champions", "Million Dollar Baby", ou plus récemment "Cœur de bronze", dont l’humour aurait plus correspondu à Farrelly.

Malgré ce classicisme, on passe un bon moment car "Champions" tient bien son équilibre entre caricature et leçon de vie, avec des personnages à la fois drôles et attachants. Woody Harrelson, habitué aux rôles de basketteurs ("Les Blancs ne savent pas sauter" en 1992, "Semi-pro" en 2008), est parfait dans son personnage de coach grincheux, frustré et égoïste qui trouve progressivement une forme de rédemption et un nouveau sens à sa vie. À ses côtés, outre des interprètes professionnels qui se montrent à la hauteur de leurs rôles (Kaitlin Olson, Matt Cook et Cheech Marin), des comédiens amateurs, réellement handicapés (trisomiques ou autres), apportent une authenticité à l’histoire et permettent au film d’éviter le grotesque.

Avec une fin qui évite en partie les clichés, "Champions" est en définitive une sympathique comédie. Si ce film ne restera pas dans les mémoires, il permet de passer un moment à la fois amusant et touchant.

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

BANDE ANNONCE

À LIRE ÉGALEMENT

Laisser un commentaire